La France va fournir 230 millions d'euros à l'Afghanistan

Par latribune.fr, avec AFP et Reuters  |   |  564  mots
Au total, quelque 80 Etats apporteront 16 milliards de dollars à l'Afghanistan, d'ici à 2016. Copyright Reuters
L'objectif : aider ce pays ravagé par la guerre à effectuer sa transition vers une "économie de paix", a annoncé dimanche le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

 Passer d'une économie de guerre à une économie de paix. C'est pour aider l'Afghanistan à effectuer cette transition que la France va fournir 230 millions d'euros, de 2012 à 2016, à ce pays, a annoncé dimanche le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le chef de la diplomatie française a participé à Tokyo à une réunion des représentants de plus de 80 états soutenant ce pays ruiné par les conflits depuis 30 ans, et au centre des attentions depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. "Les buts que nous nous étions fixés au départ ont été atteints, à savoir aller chercher Ben Laden et faire en sorte que les Afghans eux-mêmes gèrent leur pays", a souligné le ministre.

Une aide totale de 16 milliards de dollars

Cette aide de 230 millions d'euros sur cinq ans est à comparer aux 240 millions d'euros fournis au total lors des dix dernières années. Ce plan quinquennal entre dans le cadre d'un traité d'amitié franco-afghan portant sur 20 ans, signé du temps de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, et que la nouvelle majorité socialiste compte faire ratifier par les deux chambres du Parlement ce mois-ci. Au total,  Les participants à la conférence des donateurs pour l'Afghanistan organisée à Tokyo se sont engagés dimanche à verser une aide de 16 milliards de dollars à Kaboul au cours de ces quatre prochaines années. Soit quatre milliards par an, alors que a banque centrale d'Afghanistan avait estimé les besoins annuels à au moins six milliards.

Une aide qui n'est pas sans conditions

"Notre aide est conditionnée: il faut qu'il y ait des élections démocratiques, que la lutte contre la corruption soit plus efficace, que les droits de l'Homme et en particulier ceux de la femme soient respectés", a prévenu M. Fabius. "Chaque année, au moment où nous accorderons notre aide, ces conditions seront contrôlées par le Parlement français" qui donnera ou non son feu vert, a-t-il précisé. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a, elle aussi, demandé aux autorités afghanes de s'attaquer avec plus d'ardeur au problème de la corruption.

Priorité à la santé

Laurent Fabius a ajouté que la coopération franco-afghane porterait notamment "sur l'économie, l'agriculture, la recherche et la santé". Dans le domaine sanitaire, le ministre a mis en exergue le succès de l'Institut médical français pour la mère et l'enfant de Kaboul, un hôpital soutenu par la France qui a déjà soigné 100.000 Afghans. "Nous ouvrirons de nouveaux services en santé maternelle néo-natale, nous développerons la télémédecine et transformerons l'hôpital en Centre hospitalier universitaire qui formera des personnels pour tout l'Afghanistan et sa région", a détaillé M. Fabius.

Les 2.000 soldats français seront partis d'ici à la fin 2012

"Cela fait maintenant dix ans que nous sommes présents en Afghanistan" où Oussama Ben Laden et des militants d'Al-Qaïda avaient trouvé refuge jusqu'à la chute du régime des talibans, précipitée par une intervention militaire internationale sous l'égide des Etats-Unis, a rappelé M. Fabius. Conformément à l'engagement de François Hollande pendant la campagne présidentielle, les 2.000 soldats français directement engagés dans les combats contre l'insurrection talibane auront quitté le pays d'ici à la fin 2012, quelque 1.500 militaires français restant encore pour des tâches logistiques et de formation de l'armée afghane.