Et s'il valait mieux avoir des salariés heureux, surtout en période de crise ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  522  mots
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En période de récession, les salariés craignent plus que jamais pour leur emploi. Et ce alors que les recherches faites sur le sujet montrent que le bonheur au travail contribue à une meilleure productivité de l'entreprise, indique le Financial Times.

Le bonheur est bon pour les affaires. C'est en tout cas la conclusion des universitaires qui étudient le sujet, comme l'explique le Financial Times. "Les employeurs et les décideurs politiques doivent prendre en compte le facteur "bonheur" pour promouvoir une économie forte et des entreprises rentables", poursuit l'article. S'il n'est pas scientifiquement démontrable, le fait est que les salariés les plus heureux déploient une énergie plus importante. Ce qui peut passer pour un détail semble ne pas en être un dans la quête d'une productivité toujours plus poussée.

Les plus heureux gagnent plus d'argent et sont plus efficaces

Ainsi, "les gens heureux gagnent plus d'argent et sont en meilleure santé (comprendre "passent moins de temps en arrêt maladie, hors du bureau") et sont plus créatifs pour résoudre les situations problématiques", explique le Professeur Scollon, psychologue cité par le journal britannique. De cette façon, les chercheurs démontrent l'impact que peut avoir le bien-être des salariés sur la qualité du travail de leurs salariés. Ce qui a conduit certains économistes à se rendre compte de l'importance de la psychologie dans la résolution de problèmes économiques.

Une conclusion qui pourrait sembler anecdotique de prime abord et qui pourtant prend tout son sens en période de crise. Et pour cause, en période de vaches maigres, lorsque les entreprises se voient contraintes de dégraisser leurs effectifs, "la peur du chômage est une crainte très réelle", analyse le Professeur Oswald, cité par le quotidien britannique.

Les Français, champions du stress au travail

Un enseignement dont devraient peut-être s'inspirer les dirigeants européens - et surtout français - à en croire les résultats de de la "Troisième enquête européenne sur la qualité de vie" (EQLS 2012) récemment publiée par la Fondation européenne de Dublin, institut d'études qui dépend de la Commission européenne. D'après cette étude intitulée "Impacts de la crise", les Français figureraient ainsi parmi les Européens les plus stressés au travail. Parmi les pays de l'Union européenne, seules la Grèce et Chypre détrôneraient la France, d'après Le Monde daté de mardi. Sachant que l'un des principaux facteurs de ce stress réside dans l'angoisse de "perdre son emploi dans les six prochains mois", et de ne pas en retrouver un le cas échéant, poursuit le quotidien français.

Une crainte qui ne va pas aller decrescendo si l'on se fie aux derniers (mauvais) chiffres publiés par l'Insee, annonçant l'entrée officielle de la France en récession, déplorant un taux de chômage record avec plus de 3,2 millions de personnes en recherche d'emploi. Un espoir tout de même ? Dans son allocution télévisée en forme de "grand oral" jeudi dernier, François Hollande a en tout cas confirmé qu'il poursuivait son objectif d'inverser la courbe du chômage...avant la fin 2013.

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