Croissance : "oui, nous pouvons faire plus que 1% dès 2014" (Moscovici)

Par latribune.fr  |   |  589  mots
"Au-delà de la réforme fiscale, il y a aussi la réforme de la dépense publique, la simplification et les contreparties sociales", a prévenu Pierre Moscovici qui, comme son collègue au Budget, Bernard Cazeneuve, n'avait pas été associé à l'annonce de cette remise à plat par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fin novembre.
Selon le ministre de L'Economie, "la mise en mouvement de la société et de l'économie française doit permettre d'aller plus vite et plus loin".

"Oui, nous pouvons faire plus que 1% dès 2014. C'est notre volonté", a déclaré le ministre de L'Economie, Pierre Moscovici, dans un entretien accordé à nos confrères du Monde. Il a ainsi ajouté qu'il y avait "une dimension psychologique fondamentale en économie, si tous les acteurs (...) sont capables de se mobiliser, la confiance reviendra, l'investissement s'accélérera".

Evoquant les prévisions actuelles de 0,9% de croissance en 2014 puis 1,7% en 2015, le ministre a jugé que "la mise en mouvement de la société et de l'économie française [devait] permettre d'aller plus vite et plus loin" et que "les premières traductions" devaient se voir "dès 2014".

Selon lui, le "pacte de responsabilité" ne constitue de la part du président "ni inflexion ni reniement ni renoncement"

Interrogé sur ce qui a motivé "l'accélération" annoncée par François Hollande, le ministre a assuré que c'était "l'analyse des moteurs de la croissance". "L'environnement extérieur devient meilleur. La consommation des ménages tient", a-t-il détaillé, observant que le moteur de croissance "encore grippé" était l'investissement des entreprises.

"Une France qui n'investit pas risque de décrocher", a considéré Pierre Moscovici, en citant "le grand compromis social et économique" proposé par le chef de l'Etat à travers son pacte de responsabilité avec les entreprises. Ce pacte prévoit 30 milliards d'euros de baisse du coût du travail pour les employeurs d'ici 2017, en échange d'un engagement sur des créations d'emplois.

Selon lui, ce pacte ne constitue de la part du président "ni inflexion ni reniement ni renoncement". "Nous avons d'emblée mené une politique réformiste, il nous faut maintenant entrer dans une nouvelle étape", a-t-il analysé.

Le ministre de l'Economie tacle au passage Jean-François Copé

"L'embarras de la droite est très révélateur, de ses ambiguïtés et, pour certains de ses leaders, de leur vacuité, je pense en particulier à Jean-François Copé", a ironisé Pierre Moscovici évoquant "une opposition radicale et stérile". A propos des responsables de l'UDI et de l'UMP qui ont pu saluer le pacte de responsabilité, il a estimé que "ce que François Hollande souhaite, ce n'est pas trianguler, ce n'est pas changer d'alliances, c'est faire appel aux intelligences et, pourquoi pas, créer des majorités d'idées".

Interrogé sur l'ouverture de ce nouveau chantier, alors que celui de la remise à plat fiscale n'a pas encore pris son rythme de croisière, le ministre a affirmé qu'il n'y avait "pas de recul". La réforme fiscale "s'inscrit désormais dans une démarche plus large et plus ambitieuse", a-t-il promis.

"Si on veut faire mieux, il y a deux conditions: la première, c'est la croissance, la seconde, c'est la dépense publique"

"Au-delà de la réforme fiscale, il y a aussi la réforme de la dépense publique, la simplification et les contreparties sociales", a prévenu Pierre Moscovici qui, comme son collègue au Budget, Bernard Cazeneuve, n'avait pas été associé à l'annonce de cette remise à plat par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault fin novembre.

Du point de vue fiscal, selon lui, "si on veut faire mieux, il y a deux conditions : la première, c'est la croissance, la seconde, c'est la dépense publique (...)  François Hollande a dit 50 milliards d'économies au moins. Si on est capable d'aller plus loin, cela dégage aussi des marges de manœuvre sur les prélèvements obligatoires".

Pour aller plus loin: Cazeneuve envisage de "baisser les impôts dès 2016"