Le pape vole au secours des exclus

Par latribune.fr  |   |  344  mots
"En excluant les jeunes et les personnes âgées, on exclut les possibilités d'avenir d'un peuple", assure le Pape. /Reuters.
Le pape François confirme son hostilité vis-à-vis des marchés et de ses dérives. Une prise de position assumée en faveur des exclus du système économique.

Une nouvelle fois, le pape mets en garde contre les dérives du système et ses effets pervers. Dans un entretien donné au journal Catalan "La Vanguardia" le Saint-Père critique le modèle économique actuel.

Une prise de position qui fait échos au discours du 9 mai, au Vatican, prononcé en présence d'une délégation de l'ONU. Un discours qui avait été marqué par son engagement et sa demande, auprès de la délégation, à se mobiliser en faveur d'une éthique mondiale contre les injustices économiques.

Une croisade contre le modèle économique

Un modèle économique très critiqué lors de son entretien qui selon lui "alimente une culture de l'exclusion" en frappant les plus démunis, à savoir les jeunes et les personnes âgées, une exclusion qui serait liée directement aux fondements du modéle :

"L'économie est motivée par la volonté de posséder plus et paradoxalement, on alimente une culture de l'exclusion. On exclut les jeunes lorsqu'on limite la natalité. On exclut aussi les personnes âgées parce qu'elles ne servent plus, elles ne produisent plus"

Le Vatican tire la sonnette d'alarme

Un constat alarmiste pour le Saint-Père qui s'interroge sur la viabilité de ce système et sa pérrennisation, mis en péril par le manque de transmission intergénérationnelle:

"En excluant les jeunes et les personnes âgées, on exclut les possibilités d'avenir d'un peuple car les jeunes tirent avec force vers l'avant et parce que les anciens nous donnent la sagesse, ils sont la mémoire de ce peuple et ils doivent la transmettre aux jeunes."

Principal facteur de la dérive de ce modèle pour le pape : le manque d'humanisme. Une carence inacceptable au sein du système :

"Au coeur de tout système économique doit se trouver l'homme, l'homme et la femme, et tout le reste doit être au service de cet homme. Mais nous, nous avons mis l'argent au coeur, le dieu argent. Nous sommes tombés dans le péché d'idolâtrie"