Guadeloupe : prime proposée pour apaiser la situation

Par latribune.fr  |   |  438  mots
Le président socialiste du Conseil régional de Guadeloupe, Victorin Lurel, et le président apparenté socialiste du Conseil général, Jacques Gillot, ont demandé un "assouplissement" de la grève générale. Ils proposent une prime de 100 euros mensuels pour les petits salaires.

Alors que la situation de crise et de protestation "contre la vie chère" perdure en Guadeloupe et gagne d'autres départements et territoires d'outre mer (DOM-TOM) telle la Martinique voire la Réunion, les appels au calme se sont multipliés ce week-end alors que le ministre de tutelle Yves Jégo et le gouvernement peinent à trouver une solution.

Ce sont les socialistes et apparentés qui tentent d'apaiser la situation. Ainsi, le président socialiste du Conseil régional de Guadeloupe, Victorin Lurel et le président (apparenté socialiste) du Conseil général Jacques Gillot ont demandé samedi un "assouplissement" de la grève générale lancé par le collectif LKP (Liyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation qui réunit 49 organisations, partis et syndicats) qui paralyse la Gudaeloupe depuis le 20 janvier, afin notamment que les enfants "puissent aller à l'école".

Ils proposent un geste financier : une "prime salariale" mensuelle de 100 euros (50 pour chaque collectivité) pendant trois mois pour tous les salariés touchant moins de 1,4 fois le SMIC. 40.000 personnes au maximum seraient concernées par une telle mesure. On attend maintenant la réaction du LKP dont la manifestation organisée dans le bourg de La Moule, à une trentaine de kilomètres au nord de Pointe-à-Pitre, a réuni 5000 à 100.000 personnes selon les sources (police d'un côté, organisateurs de l'autre

La préfecture de son côté a réquisitionné le principal supermarché de l'île afin permettre l'approvisionnement de la population. Elle a fait de même pour  42 des 115 stations-service de la Guadeloupe. Les forces de l'ordre ont été chargées de faire respecter cette décision.

Enfin, la députée apparentée socialiste de Guyane Christiane Taubira a accordé un entretien au "Journal du Dimanche" dans lequel elle demande l'intervention du Président de la République. Selon elle, "la métropole découvre que l'outre-mer n'est pas une danseuse chère à entretenir mais un territoire oublié de la République ou plutôt un territoire spolié, miné par les pratiques frauduleuses, les positions de monopole et la concentration du pouvoir économique. La défiscalisation, les exonérations diverses et tous les investissements consentis par l'Etat font le bénéfice de quelques-uns et non le bien de tous. On frôle l'apartheid social. Quand on fait des commentaires sur les Antilles 'assistées' qui vivraient aux crochets de Paris, à travers l'aide sociale ou le RMI, on stigmatise des populations, mais en réalité, ce sont quelques grands groupes, quelques patrons, quelques familles qui bénéficient depuis toujours des prébendes et des protections de la République".