Crise du lait : industriels et producteurs trouvent enfin un accord

Par latribune.fr  |   |  394  mots
A l'issue de semaines de crise et de longues négociations, les professionnels de la filière laitière se sont enfin entendus sur un prix moyen du lait. Ce dernier va être fixé à 280 euros pour 1.000 litres en 2009. Le gouvernement a aussi dégagé une enveloppe de 30 millions d'euros pour aider les producteurs en difficultés.

Après  trois semaines de crise, les professionnels de la filière laitière sont finalement parvenus mercredi soir à un accord sur le prix du lait. Ce dernier va être fixé à un prix moyen de 280 euros les 1.000 litres pour l'année 2009. Autre avancée, les producteurs obtiennent également la promesse qu'une contractualisation du prix du lait sera mise en place à partir de 2010.

Cet accord entre les industriels, les producteurs et les coopératives, qui étaient réunis mercredi au ministère de l'Agriculture, survient à l'arraché après des négociations "longues et difficiles", de l'aveu même du ministère. Il ne restait en effet plus que 48 heures avant que les entreprises laitières ne commencent à payer le lait livré par les producteurs en mai. Or, ces derniers protestaient contre une chute de 30% du prix du lait en un an.

Les producteurs ont d'ailleurs aussi obtenu du gouvernement de nouvelles mesures d'aide. Le ministère de l'Agriculture va mettre en place en 2009 un plan d'allègement des charges financières et sociales pour les exploitations les plus fragilisées d'un montant de 30 millions d'euros.

Par ailleurs, pour soutenir le prix du lait , le gouvernement indique également que l'augmentation de 1% du quota français sera gelée pour la campagne 2009/2010. L'accord conclu mercredi soir prévoit aussi que le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL) élaborera "des indices de tendance des marchés laitiers" qui seront "publiés trimestriellement, à partir de 2010. Les "trois familles" de la filière lait -industriels, producteurs et coopératives- devront négocier d'ici la fin de l'année les modalités de leurs futures relations contractuelles.

"Cet accord a un effet structurant pour la filière et remet l'interprofession au centre de la construction du prix du lait ", s'est félicité la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL).  Néanmoins, quelques heures après la signature de l'accord, des manifestations d'agriculteurs se sont poursuivies. A Clermont-Ferrand, 15.000 litres de lait ont ainsi été déversés devant la préfecture du Puy-de-Dôme.

"Cet accord est qualifié de satisfaisant par les agriculteurs de l'ouest de la France mais pour ceux du Puy-de-Dôme qui connaissent d'autres contraintes de production du fait du climat et de la situation géographique, c'est insuffisant", a expliqué Bruno Chanut, secrétaire général de l'UDSEA du Puy-de-Dôme.