Restaurants : les prix baissent de plus de 10% selon Christine Lagarde

Par latribune.fr  |   |  560  mots
La ministre de l'Economie a défendu le contrat d'avenir signé avec les restaurateurs et instaurant un taux de TVA a 5,5%. Elle annonce également la mise en place d'une commission de suivi pour les trois ans à venir.

"50% des cafés, hôtels et restaurants ont appliqué la mesure de réduction des prix et pour un tiers de ces prix la baisse était supérieure à 10%." Christine Lagarde, ministre de l'Economie veut croire au contrat d'avenir signé avec les restaurateurs et instaurant un taux de TVA a 5,5% au lieu de 19,6%. Elle répondait ce mardi aux parlementaires qui l'interpellaient sur l'enquête de la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF), publiée la semaine dernière. Cette étude révélait qu'un restaurant sur deux avait baissé ses tarifs mais que moins d'un tiers des indépendants jouait le jeu quand 90% des chaînes appliquait déjà la baisse.

"Au bout de simplement trois semaines, on n'est pas encore en mesure de savoir si les engagements sont tenus", s'est justifiée la ministre. Lors de la publication de l'enquête, cette dernière s'était pourtant agacée, rappellant que "les indépendants se sont engagés à diminuer les prix, ils ont un contrat avec le pays. C'est du donnant-donnant, on ne peut pas recevoir sans donner. Et quand on donne, on partage et je crois que les consommateurs sauront faire la différence très vite entre ceux qui tiennent leur parole et qui baissent les prix et puis ceux qui ne veulent pas jouer le jeu".

Désormais, le gouvernement veut calmer les esprits des consommateurs qui s'étonnent de ne pas voir baisser le prix de leur addition plus rapidement. Pour contrer les détracteurs du contrat d'avenir, Christine Lagarde annonce la mise en place mercredi d'un comité de suivi par Hervé Novelli, le secretaire d'Etat au commerce. Ce dernier sera chargé dans les trois ans à venir de vérifier que tous les engagements seraient tenus par les professionnels. Après les résultats de la DGCCRF, Hervé Novelli avait été l'un des seuls à croire à une baisse rapide des prix. "Cela va se propager. Il y aura un effet d'entraînement au cours de l'été", avait-il declaré.

De son côté, Patrick Devedjian, ministre de la Relance, s'était agacé: "je trouve que la baisse des prix ne va pas assez vite. La profession s'était engagée en contrepartie à baisser les prix et à effectuer des embauches. Cette promesse doit être respectée, il en va de la crédibilité du secteur".

Les professionnels avaient pour leur part precisé qu'il était trop tôt pour tirer un bilan. Selon Christine Pujol, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), les clients ne doivent pas s'attendre à une baisse immédiate des prix. De la même façon, l'engagement d'augmenter les salaires dans le secteur de 5,6% et d'embaucher 40.000 personnes devra attendre une amélioration du contexte économique.

Pour le gouvernement, difficile de mettre la pression. Le contrat d'avenir, signé par les restaurateurs, est basé sur une promesse. Aucune mesure contraignante n'existe. Seuls les restaurateurs qui s'engagent à coller une affichette "la TVA baisse, les prix aussi" peuvent risquer une inspection de la DGCCRF. Et les chiffres annoncés aujourd'hui par Christine Lagarde n'ont rien d'exceptionnel. D'après le contrat d'avenir, les restaurateurs s'étaient engagés à baisser leur prix d'au moins 11,8% sur sept produits de leur carte. Avec une baisse de 10% pour un tiers d'entre eux, l'objectif est loin d'être atteint.