TVA : les prix dans les restaurants ne baissent pas assez vite

Par latribune.fr  |   |  445  mots
Une enquête, réalisée par la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes, révèle que les grandes chaînes sont plus rapides à baisser leurs tarifs que les indépendants. Le gouvernement tape du poing sur la table.

"Cela va se propager. Il y aura un effet d'entraînement au cours de l'été". Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au Tourisme, veut se rassurer sur l'efficacité de son contrat d'avenir qui abaisse la TVA dans la restauration de 19,6% à 5,5% en contrepartie d'une baisse des prix. D'après une enquête réalisée par la Direction générale de la concurrence, consommation et répression des fraudes (DGCCRF) et dévoilée ce vendredi par Le Parisien, un restaurant sur deux a bien baissé ses tarifs mais moins d'un tiers des indépendants jouent le jeu quand 90% des chaînes appliquent déjà la baisse. Une situation qui provoque la colère du gouvernement.

 "Je trouve que la baisse des prix ne va pas assez vite. La profession s'était engagée en contrepartie à baisser les prix et à effectuer des embauches. Cette promesse doit être respectée, il en va de la crédibilité du secteur", s'agace Patrick Devedjian, ministre de la Relance.

Même réaction pour la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, qui rappelle que cette mesure va coûter 2,4 milliards d'euros à l'Etat. "Les indépendants se sont engagés à diminuer les prix, ils ont un contrat avec le pays. C'est du donnant-donnant, on ne peut pas recevoir sans donner. Et quand on donne, on partage et je crois que les consommateurs sauront faire la différence très vite entre ceux qui tiennent leur parole et qui baissent les prix et puis ceux qui ne veulent pas jouer le jeu".

Pour en arriver à ce constat, la DGCCRF a passé au crible les cartes de 3.750 restaurants, du 6 au 10 juillet. Son but était de vérifier que la baisse de 11,8% des tarifs sur sept produits était respectée. Le résultat est donc mitigé. L'Auvergne, la Bourgogne et la Bretagne sont les trois régions qui arrivent en tête. Ailleurs, la réaction est trop lente, quinze jours après la mise en place officielle de la mesure.

Pour les professionnels, il est encore trop tôt pour tirer un bilan. Selon Christine Pujol, présidente de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), les clients ne doivent pas s'attendre à une baisse immédiate des prix. De la même façon, l'engagement prit d'augmenter les salaires dans le secteur de 5,6% et d'embaucher 40.000 personnes devra attendre une amélioration du contexte économique.

Pour le gouvernement, difficile de mettre la pression. Le contrat d'avenir, signé par les restaurateurs, est basé sur une promesse. Aucune mesure contraignante n'existe. Seuls les restaurateurs qui s'engagent à coller une affichette "la TVA baisse, les prix aussi" peuvent risquer une inspection de la DGCCRF.