La hausse du chômage marque le pas en France

Par latribune.fr  |   |  527  mots
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a augmenté en juin de 0.3% par rapport à mai. L'augmentation sur un an reste tout de même de 18,7%. Si embellie il y a, elle ne concerne que le nombre de demandeurs d'emploi n'exerçant aucune activité (catégorie A), qui a diminué de 0,7% en juin par rapport à mai.

Le nombre de demandeurs d'emploi "tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi" (catégories A, B, C) était de 3.634.800 personnes (3.850.500 en incluant les Dom) à fin juin, selon les chiffres du ministère du Travail dévoilés ce lundi soir. Soit une augmentation de 0,3% (9.200 personnes) par rapport à mai et de 18,7% sur un an.

Parmi eux, 2.524.500 n'exerçaient aucune activité (catégorie A) et 1.110.300 exerçaient une activité réduite, courte ou longue (catégories B, C). Le nombre de personnes en catégorie A diminue ainsi de 0,7% par rapport à fin mai (18.600 personnes), mais augmente de 25,7% sur un an...

Ces chiffres n'incluent pas les demandeurs d'emploi en formation, maladie, ou en contrat aidé, ni les personnes en chômage partiel (183.000 au 1er trimestre).

Des chiffres toujours inquiétants

Les chiffres du ministère du Travail sur les "flux d'entrée et de sortie" des demandeurs d'emploi en catégorie A, B, et C (tenus de chercher un emploi) au Pôle emploi montrent deux éléments inquiétants.

Le premier est que les entrées pour licenciements économiques et "autres licenciements" augmentent de 0,9% et 2,7% respectivement. Signe que la reprise économique n'est pas encore là.

Le second est que les sorties des statistiques de Pôle emploi pour "défaut d'actualisation" fond un bond impressionnant : +19,3%. Les difficultés internes de Pôle emploi liées à la fusion de l'Anpe et des Assedic auraient-elles découragés les inscrits ? La période estivale est-elle propice à un relâchement des demandeurs d'emploi face à leurs démarches administratives ? Ou, comme le suggère "Libération" mardi matin, s'agit-il d'une recrudescence de contrats courts, que les signataires n'ont pas pris la peine de le signaler à Pôle emploi ? Ces derniers viendront alors peut-être gonfler en septembre la liste des demandeurs en catégorie B et C (en reprise partielle d'activité).

Par ailleurs, la crise touche durement les intérimaires. Entre le premier trimestre 2008 et le premier trimestre 2009, plus de 220.000 postes de travailleurs temporaires ont disparu, soit un sur deux dans l'industrie et quatre sur cinq dans l'automobile, selon les chiffres du ministère du Travail (Dares).

Selon l'Insee, le taux de chômage s'établissait à 9,1% de la population active (incluant les Dom) au premier trimestre 2009 et devrait remonter à 10,5% à la fin de l'année (10,1% sans les Dom). L'institut de la statistique prévoit que seul le secteur non marchand (social, éducation, santé) sera créateur d'emplois en 2009.

Demandeurs d'emploi sous gestion privée

Pôle Emploi devrait  rendre public dans les prochains jours l'appel d'offres lancé en mars pour confier la gestion des dossiers de 320.000 demandeurs d'emploi à des opérateur privés. Ce lundi, le secrétaire d'Etat à l' emploi Laurent Wauquiez a affirmé au journal "Le Parisien" que le gouvernement n'irait pas au-delà de 10% de demandeurs d' emploi confiés au régimé privé, soit 250.000 personnes par an.

Les chômeurs confiés au privé "seront choisis parmi ceux qui ont besoin de se voir consacrer plus de temps, notamment les personnes licenciées économiques et les plus éloignées de l' emploi ", a-t-il également précisé.
 

 (retrouvez le communiqué du Ministère de l'Economie, de l'industrie et de l'emploi).