Une semaine marquée par la polémique sur Jean Sarkozy

Par latribune.fr  |   |  1004  mots
A la Une de l'actualité cette semaine, la polémique autour de la possible arrivée de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad (La Défense). Les résultats mitigés des grandes banques américaines, le niveau record des bonus qu'elles vont verser et la révision à la baisse des prévisions pour le chômage français ont également fait les gros titres.

Polémique autour de la possible arrivée de Jean Sarkozy à la tête de l'Epad

Jean Sarkozy, 23 ans, étudiant en deuxième année de droit, peut-il diriger le plus grand quartier d'affaires d'Europe ? Conseiller général UMP des Hauts-de-Seine, le fils du président de la république brigue en tout cas la présidence de l'Epad (établissement public gérant le quartier de La Défense). Une possible arrivée qui suscite des remous, au sein même de la majorité présidentielle. "On entend en circonscription des parents dont les enfants ne trouvent pas de stages...", a ainsi expliqué le député Pierre Cardo lors d'une réunion hebdomadaire du groupe UMP de l'Assemblée nationale. Il s'agit pour lui d'une "démarche qui est légitime mais qui n'est pas tout à fait opportune et qui, à mon avis, est plutôt maladroite à l'égard de l'électorat en général". L'opposition a immédiatement crié au népotisme et juge que Jean Sarkozy n'a pas les qualifications requises. "C'est insupportable", a par exemple déclaré le député-maire socialiste d'Evry, Manuel Valls, sur iTélé. "Vous vous rendez compte, si Silvio Berlusconi mettait ses enfants à la tête d'établissements publics, qu'est-ce qu'on dirait ?".

"Quoi que je dise, quoi que je fasse, je serai critiqué. Depuis que je me suis lancé en politique, j'ai toujours fait l'objet de critiques. Quand on fait ce métier, il faut s'y attendre, s'y préparer. Mais je suis très déterminé, très motivé et j'observe que c'est surtout la gauche qui tire sur moi. Ce sont des attaques très partiales", a réagi Jean Sarkozy. Les 45 conseillers généraux ont "tous le droit de postuler à un poste d'administrateur à l'Epad. Sauf un ! Et pourquoi ne peut-il pas ? Parce qu'il est mon fils", a surenchéri son père, Nicolas Sarkozy. "C'est une élection, il ne s'agit donc pas de népotisme. A travers cette polémique, qui est visé ? Ce n'est pas mon fils. C'est moi. Ceux qui ne se sont jamais faits à mon élection et qui n'ont rien à dire sur le fond essayent d'attaquer sur tous les sujets avec une mauvaise foi et une méchanceté qui ne trompera pas les Français".

Résultats mitigés pour les grandes banques américaines...

Semaine mouvementée sur le secteur bancaire américain : l'euphorie suscitée par les résultats très nettement supérieurs aux attentes de JPMorgan est très vite retombée pour se transformer finalement ce vendredi en craintes après la perte plus importante que prévue de Bank of America. Cette dernière, la première banque américaine, a accusé un déficit de 1 milliard de dollars au troisième trimestre, sous l'effet notamment de 2,6 milliards de dollars de dépréciations d'actifs. Jeudi, ce sont les comptes de Citigroup qui avait lancé une première alerte avec une perte de 3,24 milliards de dollars sur la période et des provisions pour risque de crédit de 8 milliards de dollars. Le même jour, les résultats supérieurs aux attentes de Goldman Sachs (bénéfice multiplié par quatre à 3 milliards de dollars), n'avaient pas non plus été très bien accueillis par les marchés. Car ces derniers espéraient que la prestigieuse banque d'affaires fasse encore mieux. Pourquoi ? Tout simplement parce que JPMorgan avait placé mercredi la barre très haut, trop haut certainement, en affichant un bénéfice de 3,6 milliards de dollars, en hausse de 600% sur un an et près de deux fois supérieurs au consensus des analystes.

... mais bonus record cette année

Avant même le début de la publication des résultats des banques américaines, le Wall Street Journal révélait que les vingt-trois principales institutions financières du pays allaient verser plus de 140 milliards de bonus cette année (environ 95 milliards d'euros). Le cru 2009 des rémunérations perçues par les financiers américains devrait ainsi dépasser le pic atteint en 2007 (130 milliards de dollars), avec une progression de 20% par rapport à l'an dernier (117 milliards de dollars). En moyenne, les salariés de ces établissements devraient toucher 143.400 dollars, presque 2.000 dollars de plus qu'en 2007. L'une des explications est la bonne santé retrouvée de ces établissements après la crise financière de l'an dernier. Le programme de sauvetage du système financier lancé par le gouvernement, doté de centaines de milliards de dollars, a permis aux établissements financiers de bénéficier cette année du rebond des Bourses, du dégel du crédit, et de la reprise des fusions-acquisitions. Reste que ces bonus records apparaissent donc comme un véritable camouflet pour l'administration Obama (et aussi pour les dirigeants du G20), qui semble bien incapable de peser sur le niveau de rémunération dans les banques.

L'Unedic revoit à la baisse sa prévision pour le chômage

L'Unedic a revu en baisse ce mercredi ses prévisions pour le nombre de demandeurs d'emploi en 2009 et 2010, ce qui entraînera un déficit un peu moins lourd qu'attendu pour l'assurance chômage. En mai, lors de la précédente réunion de son bureau directeur, l'Unedic prévoyait 639.000 chômeurs de plus en 2009, sur la base d'une contraction de 3% du produit intérieur brut (PIB) de la France. Sa nouvelle projection est de 509.000 demandeurs d'emploi supplémentaires, dans l'hypothèse d'une baisse de 2,2% du PIB comme le prévoit le gouvernement. L'emploi salarié se contracterait dans le même temps de 413.000 postes, au lieu de 591.000 attendu en mai. Pour 2010, l'Unedic a retenu une prévision de croissance de 1,1%, supérieure de 0,4 point à celle du gouvernement. L'emploi salarié enregistrerait encore 75.000 destructions de postes et le nombre de chômeurs augmenterait de 87.000, mais avec une baisse de 22.000 pour les chômeurs indemnisés. Le taux de chômage atteindrait ainsi 10% fin 2010 contre 9,7% fin 2009 et 7,8% fin 2008. Et le nombre de chômeurs totaliserait 2,74 millions à la fin de 2010.