Noyer (Banque de France) prévoit une reprise fragile et lente

Par latribune.fr  |   |  332  mots
La reprise économique en France est fragile et sera lente, selon le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Il juge par ailleurs la prévision par le gouvernement français d'une croissance de 1,4% en 2010 réaliste.

La reprise économique en France est fragile et sera lente, selon le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui juge réaliste la prévision d'une croissance de 1,4% du PIB retenue par le gouvernement pour cette année. L'investissement des entreprises, qui sera le moteur d'un vrai redémarrage de l'économie, n'est pas reparti, et la hausse du chômage pèse sur la consommation, ajoute-t-il dans un entretien publié ce vendredi dans Le Républicain lorrain.

Christian Noyer, qui est membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), estime que la France doit mieux maîtriser ses finances publiques et poursuivre les réformes structurelles pour apaiser les craintes d'une hausse massive des impôts. "La reprise est là. Nous ne sommes plus en récession depuis le milieu de l'année 2009. Nous-mêmes prévoyons 0,5% de croissance au quatrième trimestre. L'estimation de 1,4% cette année me paraît réaliste", déclare-t-il.

Mais, souligne-t-il, "la reprise est fragile et sera lente". "Cela tient à la fin des effets des plans de relance, de la montée du chômage qui pèse sur la consommation des ménages. L'investissement n'est pas reparti, le taux d'utilisation des capacités est encore faible autour de 70%. Or c'est bel et bien la reprise de l'investissement qui créera le vrai redémarrage." L'investissement public et les filets de protection sociale ont permis de résister à la crise mais "le budget de l'Etat ne peut pas vivre indéfiniment en déficit", ajoute-t-il.

"D'ailleurs, les Français craignent les impôts futurs et en prévision, ils épargnent. Il est donc nécessaire de mieux maîtriser les dépenses publiques et poursuivre les réformes structurelles afin d'asseoir la confiance pour l'opinion publique, pour les entreprises et pour les marchés. Et donc les rassurer sur le fait que la sortie du tunnel ne passera pas par une hausse massive des impôts" poursuit Christian Noyer.