Jean-Claude Trichet prévoit une reprise chaotique

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a annoncé que la reprise serait difficile et chaotique. La capacité des Etats européens à rester crédibles dans la gestion de leurs finances publiques en tant de crise est cruciale.

La reprise économique va être difficile, a déclaré vendredi le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet. "Nous avons eu une récession très grave, nous l'avons surmontée maintenant. Mais la reprise est une reprise qui va être difficile, chaotique", a-t-il déclaré sur France Inter. "Il faut tout faire pour que la confiance accélère", a-t-il ajouté. "Il faut rester en alerte en permanence, flexibles, prêts à changer".

Interrogé sur les actifs toxiques des banques, en partie à l'origine de la crise financière qui secoue le monde depuis plus d'un an, Jean-Claude Trichet a répondu : "aujourd'hui c'est un problème qui demeure, ce n'est pas le problème principal". "Le problème principal, c'est que la récession elle-même a provoqué un certain nombre de pertes supplémentaires ou de provisionnements nécessaires supplémentaires sur les prêts qui avaient été consentis à l'ensemble du secteur productif", a-t-il expliqué. "Mais tout ceci doit pouvoir être absorbé par le secteur financier compte tenu de l'ensemble des mesures qui ont été prises", a conclu Jean-Claude Trichet.

Même si Jean-Claude Trichet estime que la sortie de la Grèce de la zone euro est une hypothèse "absurde", il n'en a pas moins exprimé que le pays avait beaucoup d'efforts à faire pour ramener la crédibilité perdue. La capacité d'Athènes à assainir ses comptes dépend également du climat social. Or, il demeure tendu avec un taux de chômage record en octobre de 9,8% et des grèves prévues dans le secteur public. Les prévisions de croissance du gouvernement grec, de 1,9% en 2012 et de 2,5% en 2013, paraissent extrêmement optimistes (irréalistes), alors que certains économistes tablent sur un nouveau trimestre de contraction de l'activité grecque.

Le marché des taux, n'a par ailleurs pas vraiment été séduit par le plan de réduction des déficits voté par le parlement. Les taux grecs à 10 ans se sont de nouveau tendus de 17 points de base à 6,05%. Le "spread" (écart) entre les taux à 10 ans en Grèce et en Allemagne (taux de référence en zone euro) s'est établi à 275 points de base et s'approche des 307 points de base atteints en février 2009. Sur le marché des dérivés de crédit, d'après CMA DataVision, les "spreads" des contrats de protection contre le risque de défaut (CDS) se sont encore élargis de 12 points de base à 340 points de base. Un record. La probabilité de défaut cumulée sur cinq ans ressort désormais à 25,3%.

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