Eric Woerth réaffirme sa volonté de réduire le déficit à 3% du PIB en 2013

Par latribune.fr  |   |  444  mots
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Le ministre du budget, Eric Woerth, a déclaré dimanche que le retour du déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2013 est un objectif réaliste qui peut être atteint pour moitié grâce à la reprise et pour moitié par la réduction de la dépense. La France souhaite avant tout rassurer sur sa capacité à réduire ses déficits, afin de ne pas subir le discrédit qu'ont dû essuyer la Grèce, l'Islande et le Portugal.

Mis sous pression par les marchés financiers, par les agences de notation ainsi que par les banques centrales, les Etats européens sont sommés, après avoir dépensés sans compter dans des plans de relance au coeur de la crise, de ramener au plus vite leur déficit public sous la barre des 3% du PIB. Enjeu pour la France : la perte de sa note "AAA" et des taux de remboursement de la dette qui augmentent, entamant encore plus la capacité de l'Etat à honorer ses échéances.

C'est dans cette logique que le ministre du budget, Eric Woerth, a affirmé dimanche que le retour du déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2013 est un objectif réaliste. Il a en outre précisé que cet objectif serait atteint pour moitié grâce à la reprise et pour moitié par la réduction de la dépense. "C'est aujourd'hui possible sans taxe nouvelle", a-t-il dit en évoquant les quelque 100 milliards d'euros à trouver. Le retour de la croissance économique (le gouvernement prévoit une hausse du PIB de 1,4% pour 2010) et ses conséquences, comme l'augmentation des recettes fiscales et la suppression du plan de relance, est le premier volet du plan. "Tout ça ça fait à peu près la moitié du chemin, un peu plus que la moitié du chemin, un peu plus de 50 milliards. Il en manque 50. Ces 50 milliards, ils doivent être trouvés sur la dépense", a-t-il expliqué en rappelant que le PIB français s'élevait à "un peu plus de 1.000 milliards d'euros". "Cinquante milliards d'euros de dépenses, c'est à la fois possible (...), mais ça nécessite un effort considérable."

Le ministre a ainsi donné des pistes avant la conférence sur les déficits qui s'ouvre jeudi et qui sera l'occasion de définir les moyens précis qui permettront à la France de passer d'un déficit public prévu à 8,2% en 2010 au seuil maximal prévu par l'Union européenne.

Eric Woerth a ajouté qu'il était favorable à l'inscription dans la législation d'une règle qui oblige le gouvernement à un objectif de déficit, comme l'a fait l'Allemagne, qui l'a inscrit dans sa constitution, à 0,35% du PIB maximum. Il a admis avoir changé d'avis parce qu'il craignait initialement que l'on mette "une énergie dingue pour qu'on fasse voter une loi (...) et qu'on mette aussi une énergie dingue pour ne pas la respecter" alors que les Allemands appliquent selon lui mieux que les Français les règles qu'ils s'imposent. "Je pense que cette règle a un avantage", a-t-il dit en soulignant que cela permettrait de partager les responsabilités entre l'Etat et les collectivités locales.