Réforme des retraites : un dirigeant socialiste pour un pacte avec... l'UMP

Par latribune.fr  |   |  564  mots
Alors que le PS maintient officiellement sa ligne sur la retraite à 60 ans, Manuel Valls - qui se veut socialiste réaliste et pense à la présidentielle de 2012 - appelle à un pacte national non seulement avec les partenaires sociaux mais aussi avec la majorité.

Martine Aubry avait esquissé un mouvement sur les retraites avant de se rétracter et de revenir au dogme de la retraite à 60 ans. Cette fois, c'est un autre dirigeant socialiste, le député-maire d'Evry, Manuel Valls, candidat aux primaires du PS pour la prochaine élection présidentielle, qui se démarque sur le sujet, objet de la prochaine réforme voulue par Nicolas Sarkozy.

Dans un entretien au Monde, il appelle les socialistes à "un pacte national" sur la réforme des retraites "non seulement avec les partenaires sociaux mais aussi avec la majorité" "au nom de la responsabilité". "Le rôle de la gauche n'est pas de nier les changements démographiques, ni cacher l'ampleur des déficits". A ses yeux, "la gauche peut défendre une retraite à la carte et l'allongement de la durée de cotisation, à quatre conditions : augmentation du taux d'activité des seniors, prise en compte de la pénibilité, élargissement de l'assiette des cotisations et relèvement des petites pensions".

Il souligne que la seule opposition au chef de l'Etat - sur lequel il souligne que le rejet actuel de l'opinion est "très fort" - ne suffira pas à garantir la victoire du candidat socialiste à la présidentielle de 2012. "Si certains pensent que l'on remportera la présidentielle sur la seule base de l'anti-sarkozysme, ils se trompent.En 2007 Nicolas Sarkozy "a gagné sur l'idée qu'il incarnait le mouvement contre une gauche conservatrice".

Pour l'ex-lieutenant de Lionel Jospin, pour les récentes élections régionales où la gauche a emporté une large victoire, le PS a "insisté sur les notions de protection et de proximité, certes indispensables, mais pas sur l'idée de nouvelles conquêtes. Le nouvel espoir que doit porter la gauche, c'est celui de l'autoréalisation individuelle : permettre à chacun de devenir ce qu'il est".

De son côté, le député Jean-Christophe Cambadélis a affirmé, dimanche sur Radio J, qu'il n'y avait "pas de sujet tabou" concernant la réforme des retraites, y compris sur l'âge légal de départ, mais a prévenu qu'il fallait "des compensations" faute de quoi "on ne peut pas avancer". 'L'union nationale sur les solutions libérales, c'est non", a-t-il commenté, après les propos de Manuel Valls.

"Mais, a-t-il ajouté, des évolutions, c'est possible, mais pas d'évolution sans compensation". "On ne peut pas demander toujours aux salariés de tout supporter", selon lui. Relevant que "les revenus du capital ne participent pas" au financement des retraites, il a estimé qu'il fallait "que les banques, les compagnies d'assurance qui font des bénéfices participent à la solidarité nationale et à la solidarité sur les retraites".

Enfin, François Hollande a estimé qu'il allait "sans doute" falloir "allonger la durée des cotisations" dans le cadre d'une réforme des retraites mais qu'il fallait revoir les règles "tous les cinq ans" en fonction de "l'espérance de vie" et de "la pénibilité" des métiers. "Il faut une réforme des retraites, il faut faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impayés pour les générations qui viennent ou que nous soyons obligés d'emprunter", a affirmé le député de Corrèze sur Canal Plus.

Selon l'ex-premier secrétaire du PS, "il va falloir des mécanismes: sans doute faut-il allonger la durée des cotisations à mesure que l'espérance de vie s'allonge".