Pas de banqueroute pour Bernard Tapie, le tribunal le relaxe

Par latribune.fr  |   |  409  mots
Poursuivi pour des faits de banqueroute, Bernard Tapie a été relaxé vendredi. Cette décision met un terme aux déboires judiciaires de l'homme d'affaires devenu comédien. Il n'exclut pas de se relancer dans ses anciennes passions : la politique et le sport.

Bernard Tapie en a fini de ses déboires judiciaires. Le tribunal correctionnel de Paris vient de relaxer l'homme d'affaires accusé de banqueroute. Plus précisément, il était accusé d'avoir continué à renflouer par l'emprunt deux de ses sociétés, GBT et FIBT, qui se trouvaient en état de cessation de paiement et sans grande chance de redressement rapide. Les magistrats ont ainsi suivi les réquisitions du ministère public, favorables à la relaxe, lors de l'audience du 10 février dernier.

Ce procès, initialement prévu en 2005, avait été renvoyé à une dizaine de reprises, le temps que soient purgés d'autres dossiers concernant Bernard Tapie. Or, le 7 décembre dernier, le tribunal de commerce de Paris a ordonné la révision de la liquidation des deux holdings de l'intéressé, chacune placée en liquidiation judiciaire en 1994 : Financière et Immobilière Bernard Tapie (FIBT), détentrice du patrimoine industriel et financier de l'homme d'affaires, et Groupe Bernard Tapie (GBT) qui coiffait les actifs personnels de ce dernier.

Avant décembre dernier, en juillet 2008, une sentence arbitrale avait été rendue dans le litige Adidas. Cetet sentence condamnait le Crédit Lyonnais d'avoir floué Bernard Tapie d'une plus-value importante réalisée par la banque lors de la revente d'Adidas en 1993. La structure publique chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais avait alors été condamné à verser aux liquidateurs de GBT une indemnité de 285 millions d'euros, ne rendant, selon les avocats de Bernard Tapie, plus possible l'infraction de banqueroute puisque "l'élément préalable" indispensable à une banqueroute, à savoir une procédure collective (liquidation ou redressement judiciaire), n'existe plus.

A ces arguments, plaidés en février lors de la dernière phase du procès, le président du tribunal, Noël Miniconi, avait alors répondu que "le fait que la banqueroute n'existe plus, c'est un point (...) difficilement contestable", mais cela "n'interdit pas d'éventuelles requalifications", en abus de confiance par exemple.

Cette décision permet de solder les comptes de Bernard Tapie avec la justice française. Il n'exclut pas désormais de se relancer dans ses anciennes passions : la politique (il a été ministre de la ville avec le soutien controversé chez les socialistes du président feu François Mitterrand) et le sport (il a dirigé l'OM, l'Olympique de Marseille, il en a fait le champion d'Europe des clubs avant de tomber dans l'affaire du match truqué OM - Valenciennes).