Grèce : Christine Lagarde prône la solidarité pas la complaisance

Par latribune.fr  |   |  524  mots
Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, la ministre de l'Economie précise les conditions dans lesquelles Paris va répondre à l'appel à l'aide lancé par Athènes. La France pourra débloquer jusqu'à 6,9 milliards d'euros, dont 3,9 milliards versés immédiatement moyennant le versement d'un taux d'intérêt de 5%. En fin d'après-midi, Christine Lagarde a par ailleurs affirmé que "personne ne refuse d'aider la Grèce"

Solidaire mais pas complaisant. Telle est la ligne de la France après l'appel à l'aide lancé par le Premier ministre grec ce vendredi. Interrogée ce dimanche par le JDD, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie l'a redit. : "Nous défendons le territoire de l'euro. Lorsqu'une partie de ce territoire est attaquée, et que notre devise commune est sous pression, on est tous tenus d'être solidaires. Cela ne veut pas dire qu'il faille être complaisant".

La ministre de l'Economie a souhaité que cette "logique" soit comprise par les parlementaires français. Le 3 mai, ils vont effet débattre du plan d'aide du gouvernement à la Grèce. Paris souhaite apporter à Athènes une aide financière de 6,9 milliards d'euros, dont 3,9 milliards versés immédiatement moyennant le versement d'un taux d'intérêt de 5%.

Christine Lagarde assure que lorsque la Grèce remboursera cette première tranche, la France récupérera, rien qu'en intérêts, 150 millions d'euros de plus. "Si une partie des sommes prêtées n'était pas remboursée intégralement, on rajouterait 1% et un complément de 0,5% pour se calquer sur les commissions d'engagement pratiquées par le FMI. Cela nous mettra plus qu'à l'abri dans la mesure où nous empruntons nous-mêmes à 1,5% sur trois ans hors assurance." a ajouté Christine Lagarde.

"Il faudra des mécansimes de contrôle"

Mais la ministre de l'Economie a aussi invité la Grèce à se montrer plus orthodoxe que par le passé. "Avec ses chiffres erronés et ses politiques économiques inadaptées, la Grèce n'a pas tenu ses engagements. Il nous faudra des mécanismes de contrôle pour que l'on soit certain de ne pas tomber dans un puits sans fond. C'est toute la mission qui incombe à la Commission européenne et au FMI." a-t-elle expliqué, reprenant ainsi une thématique chère à la chancelière allemande Angela Merkel et à son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble.

En marge du G20 Finances, qui se tient ce dimanche à Washington, Christine Lagarde a également été interrogée sur les conditions émises par l'Allemagne pour apporter son soutien à Athènes. Et elle a assuré que "personne ne refuse d'aider la Grèce".

Pourant, ce week-end, le gouvernement allemand a, de nouveau, insisté sur les conditions que Berlin exigerait pour participer à ce sauvetage. Interrogé par la Bild am Sonntag ce dimanche, Wolfgang Schäuble a expliqué que si Athènes n'acceptait pas des mesures complémentaires pour tenter de sortir de la crise financière dans laquelle se trouvait le pays, le soutien de l'Europe pourrait être remis en cause. "Le fait que ni l'UE, ni le gouvernement allemand n'a pris de décision (sur la fourniture d'aide) signifie que la réponse peut être positive aussi bien que négative" a insisté le ministre allemand des Finances. Même tonalité du côté du ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, pourtant souvent en dessacord avec son collègue des Finances. L'Allemagne n'est "pas prête à faire un chèque en blanc à la Grèce" a-t-il insisté dimanche soir sur une chaîne de la télévision publique allemande.