Note de la dette de la France : François Baroin cherche à rassurer

Par latribune.fr  |   |  510  mots
Le ministre du Budget a assuré ce jeudi sur RTL qu'il n'y avait pas de risque de voir les agences de notation abaisser la note souveraine de la France dans le sillage de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne.

La France "partage le privilège aujourd'hui avec l'Allemagne les Pays-Bas, le Luxembourg d'être les pays les mieux notés (...) Il n'y a pas de risque de voir la note de la France abaissée, on est même une signature refuge", a déclaré ce jeudi François Baroin, ministre du Budget, sur RTL. Les trois agences de notation, Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings, attribuent à la France la note maximale (AAA).

Selon le ministre du Budget, c'est une situation "durable évidemment parce que nous sommes une signature solide et aussi parce que nous avons une détermination forte à infléchir comme les autres pays le niveau des déficits publics". "C'est notre priorité. Cela aura un impact sur l'économie. Il y a aujourd'hui un lien très direct entre la dette et l'angoisse des contribuables qui sont des consommateurs qui épargnent, cela peut provoquer une inflexion de la croissance".

Le ministre a souligné que les difficultés de l'Espagne et du Portugal, dont les notes viennent d'être dégradées à leur tour par l'agence Standard and Poor's, n'avaient "rien à voir" avec celles de la Grèce. Face à cette "situation d'urgence" et pour stopper "l'affolement des marchés et la spéculation", "il n'y a aucun doute sur la détermination absolue de la zone Europe, de la Banque centrale européenne, du FMI de l'Union européenne pour assurer la stabilité de la Grèce et donc de la stabilité de notre monnaie", a insisté François Baroin.

A ses yeux, il n'y a plus lieu de s'inquiéter des hésitations de l'Allemagne. La position commune du président de la Banque centrale européenne (BCE), du directeur général du FMI et de la chancelière (Angela Merkel) exprimée mercredi sont de nature à rassurer" sur cet engagement de Berlin à aider la Grèce, a estimé le ministre.

Il a souligné aussi qu'il n'était "pas question une seule seconde" de restructurer la dette grecque. "Ce serait donner une très belle victoire aux spéculateurs". "Nous sommes dans une logique d'accompagnement dans la durée sur trois ans avec un volume de 30 milliards d'aide de l'UE et 15 milliards du FMI", a-t-il rappelé.

La France prévoit de prêter rapidement 3,9 milliards d'euros à la Grèce sur une enveloppe globale de 6,3 milliards en 2010. Le projet de loi de Finances rectificative a été adopté à l'unanimité mercredi par la commission des Finances de l'Assemblée. Le parti socialiste a annoncé son intention de voter le plan de soutien lors de son examen en séance publique lundi. "Ce n'est pas une dépense budgétaire: le contribuable français n'est pas appelé, c'est un prêt", a souligné le ministre du Budget, qui a refusé de se prononcer sur le montant de l'aide que la France pourrait dégager en 2011 et 2012. "Nous allons procéder par étape (...) Nous allons être solidaires mais exigeants dans les mesures de restructuration grecques (...) Il y aura des clauses de rendez-vous et je reviendrai (m'expliquer) devant le parlement".