Eric Woerth promet le maintien provisoire de la retraite à 60 ans... pour les régimes spéciaux

Par latribune.fr  |   |  444  mots
Le report de l'âge de la retraite ne concernera pas pour l'instant les régimes spéciaux dont bénéficient près de 500.000 salariés d'entreprises publiques (SNCF, EDF, GDF, RATP...). Eric Woerth, le ministre du Travail, l'a confirmé ce mercredi matin sur LCI.

Les régimes spéciaux seront pour l'instant épargnés. C'est ce qu'a déclaré ce mercredi sur LCI Eric Woerth. Le ministre du Travail a expliqué que la réforme des retraites qui  va se traduire notamment par un report de l'âge légal de la retraite, actuellement à 60 ans, ne concernerait pas les salariés des entreprises publiques bénéficiant d'un régime de retraites à part, notamment à la SNCF, dans la mesure où leur régime a déjà été "considérablement" réformé voici trois ans. "Ce que nous disons dans le document d'orientation, c'est que nous respecterons à la lettre les engagements qui ont été pris en 2007" a insisté Eric Woerth.

Ces régimes concernent environ 500.000 actifs et 1,1 million de retraités à EDF, GDF, la RATP, la SNCF notamment. Une première réforme, adoptée laborieusement en 2007 après une vague de grèves, a porté la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 37,5 années à 40 ans d'ici 2012. Leurs salariés conserveront la possibilité de partir à 60 ans, comme le prévoyait la réforme de 2007, qui fixe l'échéance de 2018 pour une éventuelle nouvelle remise à plat du système, a dit Eric Woerth sur LCI.

Cette déclaration confirme un message interne envoyé aux salariés de la SNCF la semaine dernière et dévoilé mercredi par le quotidien Les Echos, où la direction affirme que la réforme en préparation ne concernera pas les cheminots.

Eric Woerth s'est montré plus évasif sur un éventuel alignement des règles régissant le secteur public, où le montant de la pension est calculé sur les six derniers mois, et le privé, où il dépend des 25 meilleures années. "Il est logique qu'il n'y ait pas tout à fait le même système, parce que c'est pas le même métier, c'est pas la même chose. Quand on arrive pas à expliquer les différences, c'est là-dessus qu'on doit faire bouger les choses", a souligné Eric Woerth.

Le ministre du Travail a, par ailleurs, tenu à rassurer les Français en soulignant que l'entrée en vigueur de la réforme se ferait petit à petit : "Toute réforme des retraites est progressive. On ne passe pas du blanc au noir." Selon lui, les personnes ayant effectué des carrières longues conserveraient le droit de partir plus tôt. "On verra les conditions, mais on va bien continuer à prendre en compte le fait qu'on ait commencé plus tôt à travailler", a-t-il expliqué. Ce principe adopté dans la précédente réforme de 2003 avait permis de nombreux départs anticipés dans les entreprises.