François Baroin en rétro-pédalage sur la note AAA de la France

Par latribune.fr  |   |  533  mots
François Baroin, ministre du Budget, a assuré sur BFM Radio, que la France ne risquait pas de perdre la note maximale pour sa dette. Il avait indiqué quelques jours plus tôt que la maintenir était un objectif "tendu".

Le ministre du Budget François Baroin était ce mardi matin l'invité de la radio BFM, partenaire de la Tribune. Il a tenté de tordre le coup à l'idée qu'il avait récemment envisagé le risque de voir la France perdre sa note AAA en estimant sur Canal + que la maintenir était un objectif "tendu".

Il n'y a "aucun risque, aucun doute.  La signature française est l'une des plus avantageuses aujourd'hui, c'est une signature refuge. On l'a vu au moment de la crise grecque. Tout le monde est revenu sur la signature allemande et la signature française. Pourquoi ? Parce qu'on a une économie diversifiée, parce qu'on a une main-d'oeuvre qualifiée, parce qu'on un niveau d'endettement privé (entreprise et ménage) faible comparé à d'autres pays qui sont secoués, parce qu'on a un système bancaire dans ces ratios qui est l'un des plus stables", a-t-il expliqué.

Selon lui, "cette note (...) nous permet de financer nos projets. Et nous conserverons cela. Il n'y a aucun doute, il n'y a aucun risque, il n'y a aucune interrogation parce que nous sommes résolument entrés dans une nouvelle ère de maîtrise des finances publiques pour les trois années qui viennent et pour la suite". La France prévoit cette année un déficit de 8% de son produit intérieur brut (PIB). Un niveau historiquement élevé. Nicolas Sarkozy s'est engagé à le ramener à 6% en 2011, 4,6% en 2012, et 3% en 2013 comme promis à Bruxelles.

Si François Baroin avait déclaré que l'objectif de conserver la note de la dette souveraine française était "tendu", son 'entourage avait ensuite précisé à Reuters que par "objectif tendu", il fallait comprendre "exigeant, qui ne se relâche pas".

"Pourquoi? Parce qu'au début des années 1980, 80% de l'accès au crédit qui permettait de financer ses projets pour une entreprise, un particulier ou un Etat se faisait auprès des banques ou des banques centrales. Aujourd'hui 80% de l'accès à ces crédits pour financer nos investissements s'effectue auprès du marché", a ajouté le ministre du Budget sur Canal+.

Etre noté AAA permet à la France de financer ses déficits et ses dettes à un coût minime, à peine supérieur à celui exigé de l'Allemagne, la référence en Europe. "Nous devons maintenir notre AAA, réduire notre endettement pour éviter d'être trop dépendant des marchés, et nous devons le faire dans la durée, d'où l'idée de la révision constitutionnelle, pour bien montrer que c'est pas simplement un coup pour rien pour faire plaisir à des marchés, mais vraiment une nouvelle inflexion, une nouvelle tendance, une nouvelle discipline budgétaire française".

La France, qui bénéficie de la meilleure note accordée par les agences de notation, promet de réduire son déficit public dans une proportion et à une vitesse sans précédent depuis au moins un demi-siècle. De quelque 8% en 2010, le gouvernement prévoit de le réduire à 6% en 2011, 4,6% en 2012 et 3% en 2013 ou au plus tard 2014. L'ancien premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a jugé que seule une hausse drastique des impôts permettrait d'atteindre 3% de déficit public en 2013.