La croissance française restera assez molle en 2011

Par Sara Sampaio  |   |  463  mots
Les prévisions de l'Insee pour 2011 montrent une croissance modeste, de 0,3 % au premier trimestre et de 0,4 % au deuxième, après une hausse de 0,5 % au dernier trimestre 2010.
Selon l'Insee, le PIB de la France va continuer à croître au premier semestre 2011 à son rythme actuel. Grâce, encore et toujours, à la consommation des ménages.

Pas de rechute à craindre pour l'économie française au premier semestre 2011, voilà pour la bonne nouvelle. Les prévisions de l'Insee communiquées jeudi montrent cependant un rythme de progression modeste, de 0,3 % au premier trimestre 2011 et de 0,4 % au deuxième, après une hausse de 0,5 % au dernier trimestre 2010.

Sur la première partie de 2011, la France "se maintiendrait sur la tendance qu'elle connaît depuis la sortie de récession", avance ainsi l'Insee, qui prévoit pour 2010 une croissance de 1,6 %. Considérant ces prévisions pour les deux premiers trimestres 2011, l'acquis de croissance à la mi-2011 serait de 1,3 %. La sortie de crise se poursuivra donc en 2011, mais ce sera donc sans tambours ni trompettes.

Les industriels confiants

"Quantitativement", souligne-t-on au cabinet de la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ces prévisions sont "un peu ternes au regard des anticipations des industriels". Car l'indice de confiance des industriels, telle que le mesure par exemple la société Markit, reste bien orienté en cette fin d'année, malgré les grèves d'octobre et les intempéries de décembre. La croissance du volume des nouvelles affaires, notamment, est dynamique, du fait de la reconstitution des stocks chez les clients. Chez les prestataires de service également, décembre a connu une accélération de la hausse des nouveaux contrats, selon Markit.

Les perspectives d'activité favorables et "l'amélioration des conditions de financement" tireront l'investissement des entreprises, prévoit l'Insee, surtout au premier trimestre 2011 (+ 0,7 %). Le mouvement de reconstitution des stocks, en revanche, "s'essoufflera quelque peu" à l'horizon mi-2011, "ce qui freinerait les importations", dont le dynamisme a surpris en 2010. Les exportations ralentiraient également, "en ligne avec une demande mondiale moins porteuse", notamment en Europe, explique l'Insee. Ainsi, la contribution du commerce extérieur à la croissance sera nulle sur ce semestre.

Au final, c'est la consommation des ménages qui reste l'alpha et l'oméga de la croissance française. Elle augmenterait de 0,9 % au dernier trimestre et de 1,7 % sur l'ensemble de 2010. Mais la fin de la prime à la casse en décembre la ferait fléchir en 2011, à 0,1 % et 0,2 % lors des deux premiers trimestres, laissant entrevoir des difficultés pour l'industrie automobile et ses sous-traitants.

Des impôts qui pèsent sur le pouvoir d'achat

Au premier semestre 2011, le pouvoir d'achat des ménages augmentera de 0,9%. Il ralentit donc par rapport au second semestre 2010 (+1,2%). Pourtant les revenus d'activité augmenteront, les prestations sociales également, et l'inflation fléchira (1,4% à juin 2011). Comment s'explique dès lors cette morosité ? Par les impôts... "Conséquence de la meilleure tenue des salaires" (+0,7% pour le salaire moyen de base), ces derniers seront "dynamiques", selon l'Insee, en particulier l'impôt sur le revenu. La réduction de certaines niches fiscales n'aura en revanche d'impact qu'au second semestre, au moment des régularisations de fin d'année.