Bond du moral des patrons de PME avant 2011

Par Fabien Piliu  |   |  613  mots
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Le baromètre La Tribune-LCL réalisé par Ipsos a gagné 8 points en décembre. L'emploi et l'investissement sont bien orientés. Plus globalement, le climat des affaires dans l'industrie manufacturière s'est amélioré en décembre pour revenir à son niveau de mi-2008, selon l'Insee.

Est-ce l'atmosphère festive de Noël ou le sentiment d'être réellement sorti de la crise qui a fait rebondir le moral des dirigeants de PME en décembre ? Il faudra attendre la publication des prochains résultats du baromètre LCL-La Tribune pour le savoir. En attendant, celui-ci a bondi de 8 points en décembre, malgré les intempéries qui ont pourtant perturbé 58% des 300 entreprises de l'échantillon.

Dans un environnement national et international plus favorable, selon les chefs d'entreprise, c'est le rebond de la demande qui explique en partie leur regain de confiance. Celle en provenance de la grande consommation grimpe de 14% tandis que celle émanant de l'export explose de 16%. Conséquence de ce redressement de la demande, le solde de réponses hausse-baisse sur le nombre de salariés, c'est-à-dire sur l'embauche, repasse en positif pour la première fois depuis deux ans et demi. "On retrouve enfin un niveau d'avant la crise. Les PME recommencent enfin à créer des emplois, dans la majorité des secteurs, que ce soit les transports, la vente, les services, l'agriculture", constate Yves Fradier, chez Ipsos.

Dans ce contexte devenu un peu plus positif, l'investissement des PME repart à la hausse. Il était temps, celui-ci étant quasiment gelé depuis le deuxième trimestre 2008. Cette reprise de la formation brute de capital fixe risque d'être fragilisée au cours des prochains mois si le prix des matières premières remonte. Cité comme "frein au développement" par seulement 6% des dirigeants de PME en novembre, ce renchérissement des intrants préoccupe actuellement 19% d'entre eux. Le poids des charges sociales reste le principal obstacle à la croissance des entreprises de moins de 250 salariés, avancé par 37% des dirigeants en décembre.

Climat de confiance

Dans ce climat de confiance retrouvée, la perception des entrepreneurs concernant les efforts du gouvernement en leur faveur est meilleure. Pourtant, rigueur oblige, on peine à recenser les initiatives récentes de l'exécutif en direction des PME. Simultané à la remontée de la confiance des ménages et des industriels observée ces derniers mois par l'Insee, cet optimisme annonce plutôt une activité économique tonique en cette fin d'année. Un sentiment partagé par Christine Lagarde, ministre de l'Economie, qui a déclaré ce lundi que l'augmentation annuelle du PIB serait de l'ordre d'un "gros 1,6%" en 2010.

L'Insee confirme

La bonne orientation du baromètre La Tribune-LCL est confirmée ce vendredi matin par l'Insee qui annonce que le climat des affaires dans l'industrie manufacturière en France s'est amélioré en décembre pour revenir à son niveau de mi-2008, avant le déclenchement de la crise financière.

L'indicateur synthétique du climat des affaires dans le secteur a progressé de trois points à 103. Les dix-sept économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un chiffre de 101, leurs estimations s'échelonnant de 100 à 105.

"Selon les industriels, l'activité passée a sensiblement progressé, à un niveau bien supérieur à sa moyenne de longue période", précise l'Insee dans un communiqué. "Les stocks de produits finis demeurent jugés faibles. Les carnets de commandes globaux se regarnissent nettement et le solde correspondant s'établit pour la première fois depuis mi-2008 au-dessus de sa moyenne de longue période. En revanche, les carnets de commandes étrangers restent jugés peu étoffés."

Les perspectives de production, personnelles comme générales, s'améliorent. L'indicateur de retournement dans l'industrie manufacturière se situe dans la zone neutre signalant une incertitude conjoncturelle, note l'Insee. L'indicateur du climat des affaires dans son ensemble, en ajoutant les services, le bâtiment, le commerce de gros et le commerce de détail, ressort en hausse d'un point, à 105.