Les patrons, un univers morcelé

Par Pierre-Angel Gay, directeur adjoint de la rédaction de La Tribune.
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Parler des patrons en général a de moins en moins de sens. Ces dernières années, il avait déjà fallu se rendre à l'évidence : les gains des patrons de petites PME n'avaient rien à voir avec ceux des dirigeants de grosses sociétés cotées, même hors CAC 40. L'enquête Insee et l'étude ATH publiées lundi sont venues confirmer ce grand écart, entre les 61.300 euros annuels nets perçus en moyenne par les premiers (chiffres 2008) et les 455.000 euros des seconds (chiffres 2009), même si ces derniers ont vu leur part variable reculer sensiblement l'an dernier.

Et il n'est nul besoin d'attendre la publication, mardi, de l'étude de Proxinvest sur les émoluments des patrons du CAC 40, pour savoir que ceux-ci mettront tout le monde, échec et mat. Non, ce qui frappe, ce qui devient chaque année plus évident, c'est l'émiettement des rémunérations au sein même de chacune de ces grandes catégories.

Peut-on mettre dans le même sac deux petits entrepreneurs employant chacun moins de vingt salariés, mais gagnant pour l'un 100.000 euros nets annuels s'il est dans la finance, et pour l'autre le quart à peine s'il officie dans l'hébergement et la restauration ? Comment ne pas voir les importantes disparités existant entre les rémunérations des mandataires sociaux de grosses PME cotées ? L'écart est de un à plus de trois, selon que l'entreprise capitalise plus de 1 milliard d'euros ou moins de 150 millions. Cette dispersion devrait s'accentuer lorsque les auto-entrepreneurs, que personne ne songe encore à assimiler au monde patronal, auront vraiment conquis droit de cité. Il va falloir s'y habituer.

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