Les véhicules anciens et polluants bientôt chassés des centres-villes

Par latribune.fr  |   |  461  mots
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Le gouvernement français veut améliorer la qualité de l'air dans le centre des grandes villes en en limitant l'accès aux véhicules les plus polluants. Dans cette catégorie figurent les voitures datant d'avant le 30 septembre 1997 ou les deux-roues datant d'avant le 30 juin 2004.

La ministre de l'Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a annoncé ce mercredi, lors d'assises à Paris sur la qualité de l'air, la création de "zones d'action prioritaire pour l'air" d'ici à 2012 dans huit grands centres urbains, dont Paris, Lyon et Bordeaux.

"Les zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) doivent être des moyens de redynamiser les centres-villes et de favoriser l'émergence de nouveaux modèles d'organisation de l'espace urbain et de services, tels que les plates-formes d'éco-logistique pour la livraison de marchandises en ville", précise la ministre dans un communiqué.

A l'instar du bonus-malus pour le CO2, les Zapa doivent également inciter les constructeurs automobiles à concevoir des véhicules de moins en moins émetteurs de particules, a-t-elle ajouté. "C'est avant tout un enjeu de santé publique", a-t-elle dit. Les villes détermineront elles-mêmes le périmètre exact et l'étendue de ces dispositifs.

"On ne veut pas d'un dispositif contraignant", dit Nathalie Kosciusko-Morizet dans un entretien accordé au Parisien. "C'est aux villes, selon leurs propres spécificités de circulation, de décider quel dispositif est le mieux adapté", explique-t-elle. "L'avenir en ville est aux petites voitures et aux véhicules électriques", selon elle.

La France est dans ce domaine très en retard sur d'autres pays européens, qui ont souvent instauré des péages urbains, comme à Londres, afin d'y limiter autoritairement la circulation automobile. La Suède a instauré à Stockholm depuis une quinzaine d'années une zone d'accès limité de 40 km de rayon. L'Union européenne réfléchit à un projet interdisant les voitures à essence ou au diesel dans les centres-villes.

De nombreuses études scientifiques ont montré de longue date que la pollution automobile avait des conséquences sur la santé humaine dans les grandes villes, avec l'asthme, les allergies et les maladies respiratoires en général. En France, la pollution de l'air par les particules serait la cause de 42.000 morts prématurées chaque année, dit le ministère de l'Ecologie.

C'est également un enjeu financier puisque la France s'expose à des amendes, plusieurs régions de France ne respectant pas l'ensemble des objectifs d'émission et de qualité de l'air fixés par la législation européenne, ajoute le ministère dans un communiqué.

La nomenclature proposée ce mercredi établit quatre catégories de véhicules des plus polluants (A) aux moins nocifx (D) pour les deux-roues, les voitures particulières, les utilitaires et les poids lourds et bus. Des catégories calquées sur les différentes normes européennes élaborées au fil des ans pour fixer les limites maximales de rejets polluants des véhicules. Dans la catégorie la plus polluante figurent les voitures datant d'avant le 30 septembre 1997 ou les deux-roues datant d'avant le 30 juin 2004.