Un premier mai plus que décevant pour les syndicats

Par latribune.fr  |   |  408  mots
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Les traditionnels défilés ont eu beaucoup moins de succès que le premier mai 2010, marqué par la mobilisation contre la réforme des retraites. La plupart espèrent une alternance en 2012

Les leaders syndicaux s'y attendaient, et tous les éléments étaient contre eux: un premier mai le dimanche, une météo incitant avan tout au départ en week-end. Les traditionnels défilés du premier mai ont, du coup, beaucoup moins mobilisé qu'en 2010. Selon la préfecture de police, 12.000 personnes se sont rassemblées dimanche à Paris, contre 21.000 voilà un an. Le constat a été le même dans les grandes villes de province. Au total, selon ministère l'intérieur, seules 77.000 personnes auraient défilé en France, au lieu de 195.000 en 2010. Des éléments plus structurels ont aussi joué contre le succès des manifestations: l'an dernier, la réforme des retraites avait beaucoup mobilisé contre elle. Alors qu'aujourd'hui, les syndicats comme leurs adhérents se montrent moins combattifs: beaucoup espèrent en l'alternance. François Chérèque a clairement déclaré qu'il appréciait le projet socialiste, et les autres centrales attendent peu du pouvoir actuel, dénonçant au contraire, en intersyndicale, une politique qui «creuse les inégalités et mine la cohésion sociale». «On est à un an d'une élection très importante et beaucoup de salariés ont le sentiment que ça va se jouer l'année prochaine, par les bulletins de vote, ce qui est quand même largement vrai» a déclaré François Hollande, qui déjà en campagne pour l'investiture en tant que candidat socialiste, se trouvait au milieu du défilé parisien.

Des revendications ont toutefois émergés des différents rassemblements. Notamment celles en faveur du pouvoir d'achat. Certes, comme l'admet François Chérèque, l'emploi reste la première préoccupation des Français. «Mais ils se sont tellement serrés la ceinture depuis deux ans, que la question des salaires devient prioritaire» a souligné le leader de la CFDT. Il relève les difficultés notamment pour les plus bas salaires, qui subissent une hausse des prix supérieure à l'inflation officielle, puisque les plus modestes consomment avant tout les biens et services dont les tarifs augmentent le plus (essence, chauffage, loyers...).

Et de réclamer, en conséquence, un coup pouce au smic, alors que l'application de loi imposera une hausse de 2% le premier juillet, liée à l'inflation récente. Une mesure jugée préférable, de loin, à la mise en place d'une prime provisoire, non soumise à cotisations, et qui ne donne donc pas de droits à la retraite. I.B.