Universités : le PS précise ses propositions pour 2012

Par Clarisse Jay  |   |  704  mots
La première secrétaire du PS ouvrira à Toulouse le Forum des idées consacré à l'Enseignement supérieur et à la recherche.
Le parti socialiste organise ce mercredi à Toulouse un "Forum des idées" sur l'Enseignement supérieur et la Recherche. Il doit débattre de son projet pour 2012, dont le texte vient d'être affiné. Une réforme de la LRU, la création d'une allocation d'études et une refonte de la formation des enseignants sont à l'ordre du jour.

Malgré une actualité lourde, le "Parti socialiste continue à travailler", insiste Bertrand Monthubert, son secrétaire national pour l'enseignement supérieur et la recherche. Pas de changement donc dans l'agenda. Son "Forum des idées" consacré à l'enseignement et à la recherche se tient comme prévu ce mercredi à Toulouse et Martine Aubry ouvrira, comme prévu, le débat.

Le texte voté mardi lors du bureau national, s'inscrit dans la droite ligne du projet socialiste rendu public en avril mais il est plus abouti. Pour le PS, il s'agit, s'il arrive au pouvoir, de placer "la recherche et l'enseignement supérieur au c?ur du changement". "Il s'agira d'évoquer la place de l'enseignement supérieur et de la recherche dans la société, les liens entre science et société et l'organisation du système" expose Bertrand Monthubert pour qui "le savoir est une composante essentielle de la société.

Réseaux territoriaux de la connaissance

Plus concrètement, loin des velléités d'une frange du parti de s'inscrire dans une politique de rupture, le programme propose surtout des aménagements - plus ou moins importants - des changements initiés depuis 2007, sachant que "tout n'est pas amendable", convient le PS. En préambule, seront organisées "dès 2012" des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche et sera élaborer une "loi de programmation pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation".

Cette loi en définira le cadre, les orientations et les moyens. Objectif : revoir les réformes et initiatives lancées depuis 5 ans par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de la majorité, Valérie Pécresse. Se disant "favorable à l'autonomie" (il est vrai dans les cartons de la gauche avant la présidentielle de 2007), le PS, qui qualifie la loi LRU de 2007 de "loi de déconcentration administrative et financière", souhaite l'accompagner de "concertation et de moyens". Le grand emprunt et l'opération campus, dont la "superposition de règles et de financements par partenariats public-privé sont critiqués, seront "révisés" et les missions de l'Agence nationale de la recherche seront "recentrées".

Sortir les classes préparatoires et les BTS du giron de l'enseignement supérieur

Quant aux pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES), tout juste constitués mais prévus par la loi de programme pour la recherche de 2006, il est prévu d'en faire des "réseaux territoriaux de la connaissance". "Nous voulons redéfinir les PRES en terme de fonctionnement et de périmètre. Ces réseaux s'occuperaient plus de formation que les PRES et associeraient les classes préparatoires, les BTS mais aussi les formations médico-sociales, détaille Bertrand Monthubert. Ce dispositif permettrait d'aborder de manière plus coopérative l'orientation." A terme, l'idée serait de "sortir les classes préparatoires et les BTS, hébergées par les lycées, du giron de l'Education nationale".

Concernant les étudiants, afin de lutter contre la "récession étudiante", le PS propose d'accélérer la livraison de logements étudiants et surtout la mise en place d'une allocation d'études (l'Unef, principale organisation étudiante, milite depuis des années pour l'instauration d'une allocation universelle) mais sous conditions de ressources. "Les inégalités sociales, qui obligent certains étudiants à travailler à côté de leurs études, influent directement sur les choix d'orientation des jeunes", constate Bertrand Monthubert. La lutte contre l'échec en 1ère année de licence sera aussi une priorité avec un meilleur encadrement.

Les entreprises pourront financer des chaires académiques

Sur le front de la recherche, le crédit impôt recherche sera réorienté pour mettre fin aux "dérives constatées" et les aides plus orientées vers les PME. L'organisation de la valorisation de la recherche (qui voit se chevaucher nombre d'instituts et de réseaux différents) sera simplifiée et les passerelles public-privées encouragées notamment via la possibilité pour "les grands comptes industriels" de financer des chaires académiques.

Autant de projets qui ne devrait pas rencontrer outre mesure de fortes résistances mais qui nécessiteront de dégager force moyens et emplois que le PS ne se risque pour l'heure pas à chiffrer.