Guéant persiste et signe : les radars ne seront plus signalés

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  567  mots
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Le ministre de l'Intérieur vient d'opposer une fin de non-recevoir aux députés UMP qui critiquaient sa décision. Le gouvernement français ne renoncera pas à sa décision de retirer les panneaux routiers signalant la présence de radars.

"La décision, c'est bien d'enlever les panneaux (signalant les radars, ndr). Cette décision n'est absolument pas remise en cause", a dit le ministre de l'Intérieur Claude Guéant lors d'une rencontre à l'Assemblée nationale avec des députés UMP. Pas question non plus de revenir sur l'interdiction des avertisseurs de radar dont disposent certains automobilistes, a-t-il ajouté. Une réponse claire adressée à ces mêmes députés qui réclamaient un moratoire cette disposition sensée lutter contre la hausse du nombre de morts sur les routes.

"C'est circulez, il n'y a rien à voir", a résumé le député Yanick Paternotte qui, la veille, avait vivement interpelé le Premier ministre, François Fillon. "On a l'impression que la sécurité routière et des hauts fonctionnaires ont voulu se venger des parlementaires pour avoir assoupli le permis (de conduire) à points", a ajouté l'élu du Val-d'Oise. Même déception pour son collègue Yves Albarello: "C'est un rendez-vous de dupes parce que l'immense majorité des députés UMP ont souhaité rencontrer le ministre de l'Intérieur pour pouvoir discuter ensemble des mesures annoncées", a-t-il dit.

"Nous demandions un moratoire et nous n'avons pas de moratoire" regrette le député UMP de Seine-et-Marne avant de souligner que lui et ses pairs ne demandaient pas grand-chose : "On souhaitait un peu de recul, la mise en place d'une commission et qu'on analyse les besoins pour faire des propositions concrètes."

Des voix moins critiques

Le président du groupe UMP, Christian Jacob, s'est montré moins virulent soulignant avoir "trouvé plusieurs points d'accord". "La sécurité routière est un sujet majeur pour notre majorité. Il est hors de question de sortir de cette ligne-là". Le "patron" des députés UMP, qui a reconnu des divergences sur "l'application" des mesures entre le gouvernement et sa majorité, a annoncé la mise en place la semaine prochaine d'un "comité de liaison" sur ce sujet entre le groupe et le ministère de l'Intérieur.

Il a aussi promis la création d'une mission d'information parlementaire sur les causes de la hausse de la mortalité routière. Les chiffres du mois d'avril font ainsi état d'une hausse de 19,9% sur un an du nombre de morts sur les routes françaises. Depuis le début de l'année, l'augmentation atteint 13%.

Vitesse et alcool dans le rétroviseur... le téléphone aussi

La conduite sous l'emprise de l'alcool est la première cause de mortalité au volant. Conduire avec un taux d'alcoolémie supérieur au taux légal multiplie par huit le risque d'accidents mortels, selon des statistiques de la Sécurité routière.

Selon le gouvernement, au moins 770 vies pourraient être sauvées par an si les limitations de vitesse étaient respectées par tous. Aussi, les excès de vitesse de plus de 50 km/h seront-ils désormais des délits en première instance alors qu'ils étaient jusqu'à présent ainsi qualifiés juridiquement uniquement en cas de récidive. Actuellement, un excès de vitesse de plus de 50 km/h est sanctionné d'une amende de 1.500 euros et d'un retrait de six points du permis de conduire en première infraction.

Les autres comportements "à risque" comme l'utilisation d'un téléphone au volant, l'envoi de textos, la visualisation d'internet ou d'autres écrans pendant la conduite seront plus durement sanctionnés.