La consommation au secours de la reprise en 2010

Par Sara Sampaio  |   |  507  mots
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La consommation des ménages a repris en 2010, venant soutenir la reprise économique, indique l'Insee dans une synthèse rendue publique ce jeudi. L'année 2011, en revanche, s'annonce comme celle de son ralentissement.

La consommation a "soutenu" la reprise économique en 2010, indique l'Insee dans une synthèse rendue publique ce jeudi. Son redémarrage a en effet été spectaculaire. Alors qu'elle avait progressé de 0,1% en 2009, elle a augmenté de 1,3% en 2010.

La consommation a donc "soutenu" la reprise et peut-être l'a-t-elle même sauvée, si l'on regarde les différentes composantes du produit intérieur brut (PIB). Alors que les variations de stocks ont contribué à hauteur de 0,1 point à la progression du PIB et le commerce extérieur, à hauteur de 0,4 point, c'est la consommation qui a fait le reste, avec une contribution de 1 point.

Autre remarque de l'Insee, la consommation des ménages a progressé plus vite que leur pouvoir d'achat, de 1,3%, contre 0,8%. Conséquence directe, les ménages ont puisé dans leur bas de laine. Le taux d'épargne a ainsi baissé de 0,5 point, tout en restant au niveau élevé de 16%

Dépenses du logement à la hausse

Dans le détail des postes de consommation, les achats d'automobile se sont repliés en 2010 (-4,9% en volume) après les résultats fastes de 2009 (+18%). Ce mouvement de yoyo s'explique par l'instauration de la prime à la casse en 2009 et sa disparition progressive en 2010. 

Les dépenses consacrées au logement, à son chauffage et à son éclairage ont accéléré (+1,5% en volume, après +0,5%). L'Insee rappelle que ce poste représente plus de 77% des dépenses dites "pré-engagées" des ménages, réalisées dans le cadre de contrats difficilement renégociables à court terme (loyers, eau, gaz, électricité, télécommunications, cantines, télévision, assurance...).

Les dépenses de chauffage notamment se sont accrues en raison d'un hiver rigoureux. Cette progression va de pair avec une hausse générale des prix de l'énergie (+12,5% en décembre 2010, sur un an), dans le sillage de la flambée du pétrole.

Les dépenses de biens et de services de loisirs-culture (+3,2%) et de communication (+2,2%) ont également repris en 2010. La consommation dans les hôtels, cafés et restaurant s'est redressée (+1%, après -3,5% en 2009). La baisse de la TVA a joué sur l'ensemble de l'année 2010 alors qu'elle n'avait joué que sur un semestre en 2009, rappelle l'Insee. La consommation de produits alimentaires a aussi augmenté (+0,8%, après -0,1% en 2009), même si les prix ont, là encore, regagné du terrain (+1%, après -0,1%).

Ralentissement en 2011

L'année 2011 en revanche s'annonce sous de moins bons auspices pour la consommation. Après un recul de 1% déjà en mars, les dépenses des ménages en produits ménufacturés ont baissé de 1,8% en avril, sous l'effet de la chute des achats d'automobile (-10,2% sur un mois) - fin de la prime à la casse oblique - et de la chute des dépenses en carburants (-3,4% sur le mois), liée à l'envolée des prix. Une déroute qui pourrait mettre à mal la prévision du gouvernement de 2% de croissance en 2011, même si le bon premier trimestre (+1% de croissance du PIB) a permis d'enregistrer un acquis de croissance de 1,6%.