Bonne nouvelle, les Français sont généreux !

Par latribune.fr  |   |  588  mots
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Les dons faits par les Français aux associations caritatives ont augmenté de 7% en 2010, indique une enquête publiée par La Croix ce jeudi. Avec un souci plus marqué à l'égard de la lutte contre l'exclusion et la pauvreté. Les associations craignent que la réforme de l'ISF inverse sensiblement cette tendance.

Les Français ont la réputation d'être arrogants, râleurs, insolents.... Soit. Mais ils sont généreux. En atteste, l'enquête réalisée par France Générosités auprès d'un panel de vingt-deux associations et fondations et publiée ce jeudi par le quotidien La Croix (en partenariat avec le Centre d'étude et de recherche sur la philanthropie). Plus d'un Français sur deux donne.

Leurs dons à l'égard des associations caritatives a même augmenté de 7% en 2010 par rapport à 2009. Les vingt-deux associations et fondations membres de France Générosités, et correspondant au panel de l'enquête, ont ainsi reçu 408,5 millions d'euros en 2010 (cette somme ne tenant pas compte des dons pour les catastrophes naturelles et les dons exceptionnels).

Mais les sommes versées, toutes associations confondues, dépassent nettement ce chiffre puisqu'en 2009, et selon les derniers chiffres disponibles fournis par le fisc, les dons des Français ont atteint 1,88 milliard d'euros en 2009 contre 1,77 milliard un an plus tôt (1,82 milliard en euros constants).

 Les causes jugées prioritaires par les Français restent, d'après le sondage Ifop réalisé pour La Croix du 1er au 19 avril dernier auprès de 2.000 personnes, la recherche médicale (35% contre 47% en 2008), l'aide et la protection de l'enfance (35 contre 44%). Mais les dons versés en leur faveur ont pourtant reculé au profit de la lutte contre l'exclusion et la pauvreté (34% contre 31%)

A regarder de plus près l'enquête (chiffres 2009), notons en outre que le nombre de foyers donateurs stagne mais que leurs dons augmentent. D'où la nécessité pour les associations "di'dentifier des nouvelles façons d'impliquer les donateurs". Sans compter que si l'on peut se réjouir de cette générosité, l'ensemble des dons récoltés reste insuffisant, souligne France Générosités. "La croissance des dons ne suffit toujours pas, en cette période de graves difficultés économiques et sociales, à couvrir la baisse ou, au mieux, la stagnation, des ressources publiques et les besoins financiers toujours croissants des associations et fondations qui se mobilisent sur tous les domaines de l'intérêt général", souligne dans un communiqué France Générosités.

L'impact de l'abattement fiscal ?

A la question : "choisissez-vous le montant de votre don en fonction de la déduction fiscale", les personnes interrogées par l'institut Ifop ont répondu "oui" à 17% contre 12% l'année précédente. Le "non" l'emporte à 80% quand il s'élevait à 86% un an plus tôt. Autrement dit, la générosité est davantage encouragée par l'abattement fiscal consenti, à hauteur de 66% du montant du don versé, dans la limite de 20% du revenu imposable. A condition que les versements soit effectués au profit d'oeuvres ou d'organismes d'intérêt général à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel, environnemental.  Les dons consentis aux personnes en difficultés donnent lieu à une réduction fiscal de 75% dans la limte de 513 euros.

Du coup, les associations doivent-elles craindre une repli des dons du fait de la réforme de l'ISF? Oui, affirme André Hochberg, président de France Générosités, interrogé par nos confrères de La Croix. Les 300.000 ménages qui vont ainsi sortir de l'ISF représentent "un manque à gagner pour les fondations estimé entre 50 et 70 millions d'euros". Et de reconnaître toutefois que d'une façon générale, l'arsenal fiscal pour les dons "est plutôt bon", quoique mal connu. "La priorité, c'est donc de communiquer sur ces dispositifs".