Social : l'UMP agite des chiffons rouges avant la présidentielle

Par Anne Eveno  |   |  436  mots
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Le parti majoritaire, dirigé par Jean-François Copé, propose que dès l'été 2012 des "Assises de la démocratie sociale" planchent sur des sujets explosifs : 35 heures et TVA sociale.

Le très libéral secrétaire général adjoint de l'UMP est convaincu que la question de la durée du travail figurera en bonne place dans le débat présidentiel. "Surtout si Martine Aubry" est candidate pour le Parti socialiste, ajoute malicieusement Hervé Novelli. Le silence actuel de l'Elysée sur la question comme les propos du ministre du Travail, Xavier Bertrand, confirmant qu'il ne toucherait pas aux 35 heures, ne démontent pas la volonté de l'ancien secrétaire d'Etat aux PME ni du parti majoritaire de vouloir faire un sort à ce symbole des années Mitterrand. L'UMP propose que le temps de travail soit fixé à terme par la négociation conventionnelle - par branche ou entreprise - plutôt que par la loi, "dans un délai de trois ans maximum".

Ce sujet, avec d'autres questions comme le financement de la protection sociale, la création d'une sécurité sociale professionnelle ou le financement de la protection sociale, devrait figurer en bonne place des "Assises de la nouvelle démocratie sociale". Ces rencontres, associant gouvernement et partenaires sociaux, pourraient se tenir dès l'été 2012 dans la foulée d'une victoire de la droite dans les urnes. Avec ces Assises, l'UMP souhaite parvenir à une nouvelle répartition des compétences entre le législateurs et les partenaires sociaux afin d'élargir les domaines d'action de ces derniers. C'est ainsi que dans le «monde rêvé» d'Hervé Novelli, la durée du travail, le partage de la valeur, l'évolution du contrat de travail et de son coût ne relèveraient plus de la loi.

La décision de reprendre- ou non - cette proposition reviendra finalement à Nicolas Sarkozy, dont la candidature pour un deuxième mandat ne fait aujourd'hui plus de doutes. Il aura à trancher non seulement parmi le propositions venant du parti de Jean-François Copé mais aussi au sein de celles produites par les think tanks ou par Bruno Le Maire, chargé d'élaborer le projet pour 2012...

Aujourd'hui, la proposition de l'UMP de remettre en question les 35 heures fait sens politiquement puisqu'elle permet d'attaquer frontalement Martine Aubry, stigmatisée à droite comme "la Dame des 35 heures". La proposition semble aussi recevoir un écho favorable du côté du Medef. Mardi, Laurence Parisot s'est prononcée pour une réforme de la réglementation de la durée du travail, souhaitant que celle-ci soit fixée de manière "conventionnelle". Plus compliqué sera sans doute de convaincre les Français qu'ils devront payer la note de la fin des 35 heures via une hausse de la CSG ou de la TVA...