Cocorico : malgré la crise, la France attire toujours les capitaux

Par Fabien Piliu  |   |  471  mots
La Tribune Infographie
La France est restée la troisième terre d'accueil des investissements directs étrangers en 2010. Même si sa fiscalité est toujours considérée comme un handicap.

Les années ne semblent pas avoir de prise sur l'économie française. Ses défauts et ses avantages restent les mêmes. Tel est le constat principal du "Tableau de bord 2011 de l'attractivité de la France" présenté lundi par l'Agence française des investissements internationaux (AFII), le Centre d'analyse stratégique (CAS), la direction générale du Trésor et la Datar qui compare la position de l'Hexagone dans un groupe de douze pays développés - dix pays européens plus les Etats-Unis et le Japon - des déterminants de l'attractivité (lire tableau). En effet, le document fait apparaître une relative stabilité du rang de la France dans cet échantillon. Toutefois, si des avancées sont enregistrées en matière d'investissement dans les activités de recherche et développement (R&D) ou de maîtrise des coûts salariaux unitaires, l'évaluation est contrastée en matière de fiscalité en raison de la forte pression fiscale sur le travail. "Comme l'année dernière", rappelle le document annexé au tableau. Une pression fiscale heureusement tempérée par un traitement fiscal très avantageux en matière de R&D, via le crédit impôt recherche, et un taux apparent d'imposition des bénéfices modéré.

Efficacité et qualité

La crise a-t-elle fait évoluer les choses ? "La crise économique a renforcé la concurrence entre les pays européens, tous mobilisés pour attirer les entreprises, les talents et les financements. Elle a montré l'importance des facteurs structurels de l'attractivité, au premier rang desquels la solidité de l'économie, le dynamisme du marché, la qualité des infrastructures et celle des qualifications, l'investissement dans les activités de recherche et d'innovation, sans oublier l'efficacité des services publics et la qualité de vie", décrypte le document adjoint au tableau.

"Celui-ci montre que les fondamentaux de l'attractivité ont très bien résisté à la crise, les réformes poursuivies renforçant la compétitivité de l'économie. Le programme d'investissements d'avenir dans cinq domaines stratégiques pour le développement de l'économie de la connaissance et de la croissance durable, vient prolonger cette dynamique", relève David Appia, le président de l'AFII. Grâce à ces atouts, les flux d'investissements directs étrangers (IDE) accueillis en France sont restés stables en 2010 alors qu'ils ont chuté de 20% dans l'ensemble de l'Union européenne, permettant à l'Hexagone de rester la troisième terre d'accueil mondial des flux d'IDE derrière les Etats-Unis et la Chine/Hong Kong, et la seconde destination en Europe des investissements étrangers créateurs d'emplois, derrière le Royaume-Uni. En 2010, 403 créations, 309 extensions, 58 reprises, douze reprises-extensions ont été observées en France, soit 782 nouveaux projets d'investissements étrangers. Ils s'ajoutent aux 20.000 entreprises étrangères déjà présentes.