Nicolas Sarkozy promet un plan Orsec pour la fin août

Par Clarisse Jay  |   |  442  mots
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Pressé par une conjoncture plus morose que prévu et la débâcle boursière, le président de la république a réuni mercredi à l'Elysée les ministres de l'Economie et des Finances, du Budget mais aussi des Affaires étrangères et européennes ainsi que le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.

La crise des dettes souveraines et l'emballement des places boursières ont poussé la France à accélérer son calendrier. Le chef de l'État a réuni mercredi à l'Élysée les ministres de l'Économie et des Finances, du Budget mais aussi des Affaires étrangères et européennes ainsi que le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Décision a été prise de mettre les bouchées doubles en matière de réduction des déficits.

Si Nicolas Sarkozy salue dans un communiqué « les décisions prises par les institutions européennes et américaines » et par la BCE, s'il souligne, citant la réforme des retraites, que « les évolutions actuelles valident la stratégie économique conduite par le gouvernement », s'il rappelle enfin que « les engagements de réduction du déficit des comptes publics sont intangibles et seront tenus, quelle que soit l'évolution de la situation économique », il n'en a pas moins demandé à ses ministres de l'Économie et du Budget « de lui faire des propositions afin de garantir le respect de ces objectifs dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2012 ». Pas de répit donc pour François Baroin et Valérie Pécresse, qui devront rendre leur copie dès le 17 août, avant que des « décisions définitives » ne soient prises le 24 lors d'une nouvelle réunion.

Conjoncture morose

La réunion de ce mercredi matin n'aura donc débouché que sur l'annonce d'un calendrier. Cependant, elle traduit bien la pression à laquelle est soumis le gouvernement, alors que les récents indicateurs macroéconomiques augurent d'une conjoncture plus morose que prévu, voire d'une croissance moindre, comme l'a anticipé lundi la Banque de France, et que les valeurs bancaires s'effondrent, entraînant les Bourses dans leur chute. Pour tenir ses objectifs de réduction de déficit (5,7 % du PIB cette année, 4,6 % en 2012 et 3 % en 2013) et conserver son triple A, Bercy, qui a démenti hier les rumeurs de dégradation de la note française, va « supprimer des niches fiscales », a assuré sur BFMTV Valérie Pécresse. Onze milliards d'euros d'économies ont été réalisées en 2011 sur une vingtaine de niches dites « actives » et le gouvernement vise entre 3 et 6 milliards en 2012. Mais certains économistes et politiques préconisent d'aller plus loin, par exemple en déremboursant de nouveaux médicaments ou en touchant à la TVA ou la CSG. En attendant, le chef de l'État, qui souhaite inscrire dans la Constitution le retour progressif à l'équilibre budgétaire, a de nouveau appelé mercredi l'opposition à voter la « règle d'or ».