La croissance française retombe à zéro au deuxième trimestre

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  640  mots
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La croissance a été nulle au deuxième trimestre, selon l'Insee, après une hausse du PIB de 0,9% au premier. C'est la consommation des ménages (-0,7% sur le trimestre) qui a été le maillon faible de l'activité économique. L'acquis de croissance ressort à 1,4%. Par ailleurs, les prix à la consommation ont baissé de 0,4% en juillet par rapport au mois précédent, ce qui ramène leur progression à 1,9% sur un an.

Mauvaise nouvelle pour l'économie française qui a stagné au deuxième trimestre par rapport au précédent, après la forte croissance enregistrée sur les trois premiers mois de l'année. C'est ce que dévoilent les chiffres préliminaires des comptes nationaux publiés ce vendredi par l'Insee. La Banque de France et l'Insee prévoyaient pour leur part une progression de 0,2% du PIB.

L'Insee a confirmé la croissance de 0,9% du premier trimestre, ce qui constitue la meilleure performance enregistrée depuis près de cinq ans.

Au deuxième trimestre, selon les données préliminaires, les dépenses de consommation des ménages français ont reculé de 0,7% par rapport à janvier-mars, alors que leurs investissements progressaient de 1,4%.

La consommation des administrations publiques est en hausse de 0,1% d'un trimestre sur l'autre et leurs investissements de 0,7%.

Les investissements des entreprises non-financières ont quant à eux décéléré, leur progression revenant à 0,7% après un bond de 1,9% au premier trimestre.

Les variations de stocks n'ont pas contribué à l'évolution de l'activité économique sur la période avril-juin alors que leur contribution avait atteint 0,8 point de PIB sur les trois mois précédents.

Quant au commerce extérieur, sa contribution a été positive de 0,3 point après -0,5 point au premier trimestre, les importations ayant diminué de 0,9% alors que les exportations stagnaient, précise l'Insee.

L'acquis de croissance à la fin juin, c'est-à-dire la performance qu'afficherait le PIB français sur l'ensemble de l'année dans l'hypothèse d'une croissance nulle sur les six derniers mois de l'année, ressort à 1,4%.

Inflation en recul

Par ailleurs, les prix à la consommation ont baissé de 0,4% en juillet par rapport au mois précédent, ce qui ramène leur progression à 1,9% sur un an, selon l'Insee. Il faut remonter à février pour retrouver un taux d'inflation annuel inférieur à 2%, le seuil sous lequel la Banque centrale européenne (BCE) entend contenir les prix pour assurer leur stabilité globale.

Le repli de juillet, explique l'Institut national de la consommation, "provient en grande partie de la baisse des prix de l'habillement-chaussures et des autres produits manufacturés, liée aux soldes d'été, et au recul saisonnier des prix des produits frais".

Soldes obligent, les prix des vêtements et des chaussures ont en effet chuté de 8,9% d'un mois sur l'autre tandis que ceux des produits frais reculaient de 4,3%. Parallèlement, les prix de l'énergie ont poursuivi leur reflux grâce à la baisse des cours des produits pétroliers.

Parmi les rares hausses enregistrées le mois dernier figurent les prix des services (+0,8% sur un mois), elle aussi saisonnière puisqu'elle a concerné principalement les secteurs du tourisme, des transports et de la restauration.

Emploi salarié en hausse

Enfin, l' emploi salarié des secteurs marchands non agricoles a augmenté de 0,4% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, avec 68.300 postes créés, selon l'estimation "flash" publiée vendredi par l'Insee et la Dares. Au premier trimestre, ces secteurs avaient créé 58.200 emplois . Sur un an, l'emploi salarié affiche une hausse de 1,3% avec 210.600 emplois créés, précise l'Insee.

Au deuxième trimestre, le secteur tertiaire a créé 57.200 nouveaux emplois , dont 7.500 dans l'intérim, montrent les statistiques détaillées de la Dares. Parallèlement, la construction affiche 4.500 créations de postes, confortant le timide rebond amorcé en début d'année. L'industrie a quant à elle créé 6.600 postes après 1.300 au premier trimestre.

Le salaire mensuel de base a progressé de 0,6% sur la période avril-juin, tout comme le salaire horaire de base ouvrier. Sur un an, le salaire mensuel de base et le salaire horaire de base ouvrier affichent des hausses respectives de 2,2% et 2,1%, précise la Dares, très légèrement supérieures au niveau actuel de l'inflation (+1,9% sur un an hors tabac en juillet).