Banques : le marché reste sourd aux appels au calme

Par latribune.fr  |   |  440  mots
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Les banques européennes bénéficieront des liquidités "nécessaires", clament le président de la Banque centrale européenne, ainsi que le gouverneur de la Banque de France et le ministre français de l'économie, alors que les valeurs bancaires continuent de plonger.

Face à l'affolement général sur les banques françaises, Jean-Claude Trichet, Christian Noyer et François Baroin ont tenté de calmer le jeu. Ils martèlent que comme les autres banques européennes, elles ne seront pas à court de liquidités. La crise grecque conjuguée aux menaces de l'agence de notation Moody's et aux inquiétudes de Christine Lagarde ont particulièrement effrayé les investisseurs.

Pour tenter de les rassurer, le président de la Banque centrale européenne a affirmé que les banques centrales sont prêtes "à fournir aux banques les liquidités demandées" en "quantité illimitée" et à "taux fixe" pour la zone euro."

Un peu plus tôt dans la journée, Christian Noyer, le Gouverneur de la Banque de France allait dans le même sens. "S'agissant de la liquidité, le collatéral mobilisable au niveau de l'Eurosystème est de 5.000 milliards d'euros et aujourd'hui l'Eurosystème refinance les banques pour environ 500 milliards d'euros", a-t-il précisé dans un communiqué.

"Les banques françaises n'ont pas de problème de solvabilité"

Les messages d'apaisement se multiplient aussi concernant en particulier les établissements français, menacés par Moody's d'une dégradation de leur note.

"Les banques françaises n'ont ni souci de liquidité, ni problème de solvabilité", a ainsi déclaré Christian Noyer. Selon ce dernier, "les banques françaises ont déjà ajouté en 2 ans, 50 milliards d'euros à leurs fonds propres et vont continuer à les augmenter en vue de l'application de Bale 3".

"Quel que soient le scénario grec et les provisions à passer, les banques françaises ont les moyens d'y faire face", a quant à lui souligné François Baroin qui évoquait le risque de plus en plus sérieux de défaut de la Grèce. Pour éviter à l'avenir que l'Europe ne soit trop secouée par une nouvelle crise de la dette souveraine, le ministre de l'Economie s'est aussi montré ouvert à la création d'eurobonds afin de mutualiser les risques. Cette éventualité serait toutefois un "point d'arrivée" après avoir atteint des "objectifs tangibles en matière de réduction des déficits". En août, lors du sommet franco-allemand, Nicolas Sarkozy avait indiqué ses réticences - partagées par Angela Merkel - à créer des euro-obligations.

Par ailleurs, selon François Baroin qui accueillait les réunions du G7 à Marseille la semaine dernière, les banquiers centraux se sont " engagés à fournir autant de liquidités aux banques que nécessaire".

Plongeon boursier

Le marché semble sourd à ces appels au calme. A 16h00, BNP Paribas perdait 10,8%, la Société Générale 8,74%, et le Crédit Agricole 7,92%.