Nouvelle débâcle des banques en Bourse

Les valeurs bancaires ont poursuivi leur descente aux enfers. Des rumeurs de marché évoquent une dégradation de la note de BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale par Moody's et même une nationalisation partielle de ces établissements.
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La chute ne semble plus vouloir s'arrêter. De jour en jour depuis cet été, les valeurs financières s'effondrent à la Bourse de Paris. Et ce lundi ne fait pas exception, au contraire : BNP Paribas a décroché de 12,35 %, suivi de Société Générale (-10,75%), de Crédit Agricole (-10,64%), d'Axa (-9,73%) et de Natixis (-6,23%).

Avec de tels replis, les valeurs bancaires, qui pèsent pour 8,8% dans le CAC40, entraînent du coup en forte baisse l'indice phare de la place parisienne (-4,03%). Surtout, les titres des grandes banques françaises tutoient désormais leurs plus bas historiques. C'est chose faite pour Société Générale qui a évolué ce lundi autour des 15 euros, alors que l'action n'était pas tombée sous la barre des 18 euros même lors des plus bas enregistrés durant la crise financière en mars 2009. Depuis son plus record à 140,54 euros le 4 mai 2007, l'action Société Générale a décroché de 90%.

De son côté, BNP Paribas n'est pas encore revenu à son plus bas historique de 20,77 euros atteint le 23 janvier 2009. Le titre de la banque s'échange actuellement au-dessus de 26 euros. Toutefois, il a décroché de 72% depuis son niveau record à 91,60 euros le 23 mai 2007.

Pour sa part, Crédit Agricole vaut désormais moins de 5 euros sur le marché. L'action n'était jamais tombée aussi bas. La précédente crise financière l'avait entraînée jusqu'à 6 euros en mars 2009, mais pas en-deçà.

Vers une renationalisation ?

A l'origine de cette curée boursière, les inquiétudes des investisseurs quant à l'exposition des banques à la dette souveraine de la Grèce qui alimente les spéculations. Dernière rumeur en date ce lundi, l'agence de notation Moody's pourrait dégrader les notes de BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole.

"Il existe un risque de plus en plus probable que la Grèce fasse défaut. Or, dans cette hypothèse, les provisions déjà effectuées par les banques ne seraient pas suffisantes. Une recapitalisation de certains établissements en Europe pourrait donc être envisagée", explique à La Tribune Alexandre Baradez, analyste marchés chez Saxo Banque.

Les inquiétudes sont tellement vives que des traders évoquent aussi ce lundi des rumeurs de recapitalisation par l'Etat français pour aider les banques à surmonter la crise de la dette publique dans la zone euro. Le ministre français de l'Industrie, Eric Besson, a dû réagir en affirmant qu'il était "totalement prématuré et à côté du sujet" d'envisager une nationalisation partielle des banques françaises.

Pour rappel, en 2008, après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, l'Etat français avait mis sur pied un vaste plan d'aide au secteur bancaire en débloquant une enveloppe de 360 milliards d'euros sous la forme de fonds propres et d'aides au refinancement.

Par ailleurs, Société Générale, la banque française la plus attaquée sur le marché, a aussi tenté de rassurer ce lundi. Elle a annoncé un plan d'économies et réaffirmé que son exposition à la dette souveraine des pays périphériques de la zone euro était "faible et limitée". Sans succès.

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Commentaire 1
à écrit le 12/09/2011 à 18:37
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En quoi une nationalisation des banques serait une solution ? Je n'y vois rien de rassurant surtout quand on voit comment l'Etat français gère ses finances...

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