Bayrou prône le gel de la dépense publique et des hausses fiscales

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  567  mots
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François Bayrou entend revenir à l'équilibre des finances publiques de la France dès 2015 en réduisant le déficit de 10 milliards d'euros dès cette année, puis de 30 milliards les trois suivantes par une augmentation de la fiscalité.

Une hausse de deux points de la TVA et le gel de la dépense publique feront partie de ses premières mesures, qui permettront selon lui d'éliminer le déficit un an avant l'échéance prévue par le gouvernement et deux ans avant celle visée par le PS.

Dans un entretien à paraître samedi dans Le Figaro Magazine, le candidat centriste, qui ambitionne de figurer au second tour de l'élection présidentielle, détaille le volet économique de son programme, dont il avait jusqu'à présenté ébauché les grandes lignes.

Le principe, déjà énoncé, est de combler le déficit public, évalué à 100 milliards d'euros par an, via 50 milliards d'économies sur les dépenses et 50 milliards de recettes nouvelles en trois années budgétaires et demie.

"Cet effort, je propose de le faire en quatre étapes. Après la présidentielle de 2012, sur une demi-année, nous devrons réduire le déficit de 10 milliards, puis de 30 milliards chacune des années 2013, 2014 et 2015", explique le président du Mouvement Démocrate (MoDem).

"Notre principe, précise-t-il, sera zéro progression de la dépense publique".

"Si nous gelons à son niveau actuel la somme des dépenses de l'Etat, de la Sécu, des collectivités locales, nous récupérerons mécaniquement, en raison de l'inflation, quelque 25 milliards par an", estime François Bayrou.

"Cela ne veut pas dire bloquer tous les postes : les salaires ou les retraites doivent respirer. Mais pendant deux ou trois ans, chaque fois qu'il y aura une augmentation, il devra y avoir une réduction dans un autre chapitre pour que le total n'augmente pas", dit-il.

20 MILLIARDS D'ÉCONOMIES SUR LA SANTÉ

La règle du "zéro progression" nécessitera des réformes de structure, selon le dirigeant centriste, qui ne remet pas en cause le principe du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux mais souhaite le moduler.

"Cela ne peut pas se faire à l'aveugle. Il y a des secteurs qui doivent être protégés : par exemple, l'éducation. D'autres qui doivent être réorganisés. (...) Il ne faut pas procéder de manière mécanique mais en posant les hiérarchies, en s'interrogeant sur les missions de l'Etat", considère François Bayrou.

A titre d'exemple, l'ancien ministre de l'Education nationale juge que les dépenses de la présidence de la République, estimées à 110 millions d'euros par an, peuvent être réduites de 20%.

S'agissant des dépenses de santé, François Bayrou veut économiser 20 milliards d'euros en trois ans.

"Cela demandera des efforts, mais là encore, c'est faisable", avance le candidat, sans autre précision.

Au chapitre recettes, François Bayrou souhaite refiscaliser les heures supplémentaires et mettre en oeuvre "une augmentation modérée de la TVA" de deux points.

Il rappelle deux propositions fiscales connues : porter la tranche de 41% de l'impôt sur le revenu à 45% et créer une tranche à 50% pour les revenus supérieurs à 250.000 euros par an. Le quotient familial serait maintenu.

"Réduire la dépense, équilibrer les recettes, voilà le seul chemin à suivre", souligne François Bayrou en relativisant l'effort demandé aux Français.

"Je préfère des années d'efforts à des années de plaintes et de lamentations", déclare-t-il, en assurant que cet effort collectif sera facilité par le "climat d'union nationale" qu'il s'engage à instaurer en France s'il est élu.