La politique de santé version François Hollande

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  569  mots
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François Hollande a présenté jeudi ses priorités en matière de politique de santé, qui passera notamment par de nouveaux plans cancer et Alzheimer et la défense de l'hôpital public.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle a basé ses priorités sur des valeurs différentes de celles régissant à ses yeux la loi Hôpital patients santé territoires (HPST) mise en place en 2009 par l'actuel gouvernement.

"La santé comme progrès, condition de la justice, vecteur de croissance, enjeu démocratique, je ne reconnais pas ces valeurs dans la politique menée depuis cinq ans", a-t-il déclaré à la Faculté de médecine de Paris-Descartes.

"Il n'y a aucun courage à affaiblir le soutien aux plus fragiles, à renchérir l'accès aux soins, à comprimer les moyens de l'hôpital public sans effet sur le rééquilibrage des comptes sociaux, et pourtant nous en sommes là", a-t-il dit devant plusieurs centaines de personnes réunies dans un amphithéâtre.

Il a présenté la philosophie de son projet sans détailler comment il entendait résorber le déficit de l'assurance-maladie, qui a dépassé en 2009 dix milliards d'euros.

"Deux millions d'emplois publics comme privés sont liés à la santé, donc il faut sortir de la vieille image datée, jaunie, que la santé serait une charge, un coût, un fardeau", a-t-il dit, prônant un renforcement du régime obligatoire et un "débat sur la place et le rôle des organismes complémentaires".

Le candidat, qui avait visité plus tôt dans l'après-midi les urgences pédiatriques du centre hospitalier Robert Debré, a pris la défense de l'hôpital public.

"L'hôpital public n'est pas une entreprise", a ajouté le candidat, désireux de "mettre fin aux convergences tarifaires entre le public et le privé".

PLANS CANCER ET ALZHEIMER

François Hollande souhaite reconduire les plans Alzheimer et cancer, en mettant pour ce dernier l'accent contre le tabagisme et les assurances et les crédits accordés aux anciens malades.

Par ailleurs, une "partie significative" des 60.000 postes qu'il compte créer en cinq ans dans l'Education nationale iront "vers la prévention et la médecine scolaire".

"Dès la prochaine rentrée", une politique sera mise en place pour les enfants et les adolescents, notamment contre l'obésité, qui fera l'objet d'une "conférence sur l'alimentation".

Le candidat a reporté à plus tard la présentation de son plan sur la dépendance tout en prononçant en faveur du maintien à domicile, quand cela est possible.

"Tant que nous pouvons maintenir la personne à domicile c'est mieux", a-t-il dit. "C'est ce qui coûte le moins et permet de prendre en compte la dignité".

La santé mentale fera quant à elle l'objet d'une loi pour garantir l'accessibilité des soins et renforcer le dépistage.

Prenant pour principe que "personne ne doit vivre à plus de 30 minutes d'un lieu de soin", François Hollande a plaidé pour l'amélioration de la médecine de proximité.

Pour lutter contre les "déserts médicaux", il a prôné un relèvement du numerus clausus (nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine) et la généralisation des stages en cabinet de ville.

Les jeunes médecins seront encouragés à s'installer dans des zones difficiles par des incitations financières, la contractualisation de leur carrière et un accompagnement dans leurs démarches administratives.

François Hollande a également plaidé pour une "meilleure maîtrise des prix" des médicaments. "Cherchons des médicaments plus sûrs, moins nombreux, moins prescrits", a-t-il dit.