François Fillon au secours de la TVA sociale et du referendum sur les chômeurs

Par Jean Christophe Chanut  |   |  393  mots
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En déplacement dans la Somme, le Premier ministre a affiché son soutien au président de la République en défendant la hausse de la TVA et l'organisation d'un referendum sur l'indemnisation et la formation des chômeurs.

Irréprochable jusqu'au bout. François Fillon a défendu lundi, lors d'un déplacement dans la Somme, le projet contesté de "TVA sociale", débattu ce jour même à l'Assemblée nationale, et l'utilisation du référendum, envisagée par Nicolas Sarkozy, pour réformer la formation et l'indemnisation des chômeurs.
"Est-ce un crime de demander aux Français leur avis face à un blocage qui dure depuis aussi longtemps?" s'est interrogé M. Fillon, dénonçant un "énorme gâchis": seuls "10% des chômeurs sont en formation", quand "31 milliards d'euros sont engagés au total pour notre système de formation".
Dans ce contexte, selon lui, le referendum - jamais utilisé par Nicolas Sarkozy depuis le début du quinquennat - doit être considéré comme "l'arme ultime contre le conservatisme du système". Si les partenaires sociaux mènent "une négociation au rabais" et si "rien de fondamental ne bouge", le référendum est "légitime".
Revenant sur la TVA sociale, le locataire de Matignon Le Premier ministre s'est livré à un nouveau plaidoyer en faveur d'une baisse des cotisations patronales affectées à la politique familiale, compensée par une hausse de TVA de 1,6 point.

La hausse de TVA ne pénalisera pas le pouvoir d'achat

Face à une baisse de la compétitivité de la France, due en partie selon François Fillon à « l'endettement et aux 35 heures », "nous ne pouvons plus esquiver la question du coût du travail" et nous devons "recaler nos coûts par rapport à nos concurrents de la zone euro", a prévenu le chef du gouvernement.
Cette réforme concernera 14 millions de salariés, dont "80% des salariés de l'industrie et 95% de ceux de l'agriculture", a souligné Le Premier ministre... Une sorte de réponse aux calculs de Gilles Carrez, rapporteur (UMP) du texte sur le collectif budgétaire, qui estime lui, que l'industrie n'obtiendra que 3,3 milliards d'euros de baisse de charges, soit 25% du total.
In fine, François Fillon s'est dit certain que cette réforme "ne pénalisera en aucun cas la consommation, ni le pouvoir d'achat", ajoutant que cette hausse n'aurait "pas de répercussion sur les prix" et que les entreprises "ne conserveront pas pour elles cette baisse de coût"... rendez-vous le 1er octobre, date d'application de la réforme... Si la majorité ne change pas au printemps.