Nicolas Sarkozy dans le bain du salon de l'agriculture

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  665  mots
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Le président de la république sortant a pris un bain de foule de 4 heures porte de Versailles, à Paris. Une occasion de se rapprocher du monde rural. Le PS accuse le candidat d'avoir mis l'agriculture en « jachère » pendant le quinquennat.

Toute une matinée au milieu des vaches. Tel a été l'exercice que s'est imposé Nicolas Sarokzy, qui en sa qualité de président de la République a inauguré samedi matin le 49ème salon de l'agriculture, qui se tient à la porte de Versailles pendant 8 jours. Le président-candidat a tenu défendre les «valeurs» chères au monde rural. Le long des travées du salon, le candidat s'est octroyé un bref passage dans les box pour la traite des vaches avant d'entamer un long échange loin des micros, sur le sable du "ring" où défilent les bêtes de concours, avec des éleveurs pas convaincus par la récente hausse de la TVA.

Rallier le monde rural

Le candidat, flanqué du président récemment rallié de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), Frédéric Nihous, a fait tous ses meilleurs efforts pour afficher sa proximité avec le monde rural. "C'est pas du folklore l'agriculture, c'est une activité aussi essentielle pour notre économie que l'automobile ou l'industrie spatiale", a-t-il confié d'emblée devant micros et caméras. A un boucher inquiet des déclarations de Marine Le Pen, qui avait affirmé que toute la viande distribuée en Ile-de-France était de la viande halal, il a répondu très fermement. "Vous avez vu, dès le lendemain, je suis allé à Rungis pour rétablir la vérité", a-t-il rappelé, "il y a des gens qui veulent gagner des voix sur le dos des travailleurs, c'est pitoyable". Et quand on lui a demandé pourquoi il ne passerait pas dix heures au salon comme le socialiste François Hollande, Nicolas Sarkozy s'est amusé. "Il doit avoir des choses à se faire pardonner", a-t-il lâché, "il va leur expliquer pourquoi il veut travailler avec Mme (Eva) Joly (candidate écologiste à l'Elysée, ndlr) mais à mon avis, il faudra plus que dix heures"...

Réduire les charges

Le public en a profité pour revendiquer. "Les petits salaires, c'est difficile", lui a lancé un badaud. "On va encore les alléger (en charges) de 5%", a répondu le candidat de l'UMP. "10% ce serait mieux", lui a renvoyé son interlocuteur. Selon deux sondages Ifop et OpinionWay, Nicolas Sarkozy a regagné dans le coeur des agriculteurs une bonne partie de la confiance qu'il avait perdue au milieu de son mandat. Avec 40% des intentions de vote au premier tour, il devance largement François Bayrou, Marine Le Pen et François Hollande, qui oscillent autour de 15%.

Le Parti socialiste tire à boulets rouges

Aucun prétendant à l'élection présidentielle ne manquera le rendez-vous avec les agricultures. Même s'il ne s'est pas encore rendu au salon, François Hollande, qui a prévu d'y passer 10 heures mardi, s'est déjà adressé au monde rural, dans un entretien vendredi à Agra Presse. Le candidat socialiste a assuré qu'il voulait "garder un niveau - le plus élevé possible - sur le plan budgétaire" pour la Politique agricole commune (PAC), disant ne pas comprendre "pourquoi la France s'était placée sur la même position que l'Allemagne et la Grande-Bretagne sur la stabilité du budget européen". Des propos critiqués par le ministre Bruno Le Maire sur Europe 1: "Je lui recommande de travailler un peu mieux son dossier agricole européen. Il verra que les propositions de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne n'ont strictement rien à voir, que la Grande-Bretagne ne voulait pas maintenir le budget de la PAC, comme le dit François Hollande, elle voulait le baisser voire le supprimer».
Le Parti socialiste a diffusé un tract sur le salon accusant Nicolas Sarkozy d'avoir mis l'agriculture "en jachère". Le cours du blé, par exemple, est passé de 279 euros la tonne, le 1er février 2008, à 201 euros quatre ans plus tard, le 1er février 2012, selon une infographie du PS qui cite le site terre-net.fr. "47 fermes cessent leur activité chaque jour", affirme encore le PS, qui évoque"une activité en déclin", avec "25% d'exploitations en moins en 10 ans".