François Baroin exclut de bloquer les prix des carburants

Par latribune.fr  |   |  262  mots
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La France "n'a pas les moyens" de bloquer les prix des carburants, qui battent des records, ou de revenir à une fiscalité permettant d'amortir les fluctuations excessives des cours des produits pétroliers, a estimé mardi le ministre de l'Economie François Baroin.

"Bloquer les prix ou revenir à la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) flottante, nous n'en avons pas les moyens", a affirmé François Baroin, ce mardi sur la radio France Inter, en allusion à la crise des dettes publiques. En outre, "ce serait faire payer par le contribuable ce qui doit être payé par l'utilisateur", a-t-il ajouté. Le ministre a souligné aussi qu'il existait "une part d'évolution de la TIPP qui est sous l'autorité des régions", majoritairement présidées par la gauche, et que cette part avait "évolué, mais toujours à la hausse". L'Union française des industries pétrolières, qui regroupe le patronat du secteur, a jugé mardi "envisageable" de bloquer les prix des carburants en réduisant les taxes, mais a fait valoir qu'un tel dispositif serait coûteux. Les taxes représentent 60% du prix du SP 95 et 50% du prix du gazole, alors que "les prix hors taxes sont parmi les plus bas d'Europe", a rappelé l'Ufip.

Le candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, s'est prononcé lundi en faveur d'un blocage des prix de l'essence pendant "trois mois", période à l'issue de laquelle il rétablirait une TIPP "flottante", afin de "restituer au consommateur ce que l'Etat n'a pas à avoir comme recettes supplémentaires". La TIPP "flottante" consiste à baisser les taxes quand le prix du baril monte et à les augmenter quand il baisse. Selon le ministre de l'Energie Eric Besson, le blocage d'une augmentation des prix des carburants de 10 centimes pour trois mois représente une charge de 1,25 milliard d'euros pour l'Etat.