Les scénarii d'après-défaite de Nicolas Sarkozy

Par Sylvain Rolland  |   |  569  mots
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Que fera Nicolas Sarkozy s'il n'est pas réélu président de la République ? La question pourrait paraître prématurée, ou superflue... si elle n'était pas abordée par l'intéressé lui-même. Vendredi à Bruxelles, le président-candidat a exclu l'hypothèse de prendre la présidence de l'Union européenne. Ces dernières semaines, il a évoqué plusieurs fois son hypothétique « après-présidence ». Tour d'horizon.

Pas président de l'Union européenne
Quel poste serait à la hauteur d'un ancien président de la République française ? Visiblement, la question agite Nicolas Sarkozy. Ce vendredi à Bruxelles, le président, qui répondait à la question d'un journaliste, a exclu la possibilité de se présenter en tant que président de l'Union européenne. "Du fond du coeur, non. En aucun cas, d'aucune façon, ni maintenant, ni plus tard", a répondu le président. "J'ai beaucoup de respect pour la fonction (mais) je ne pense pas avoir les qualités pour être un excellent président de la Commission et un excellent président" de l'UE, a-t-il confié en souriant. "Herman Van Rompuy a beaucoup de qualités. Le souci de ne pas agir en lieu et place des dirigeants des pays. Mettre tous les autres en situation de travailler ensemble, Herman Van Rompuy le fait excellemment et je suis sûr que je le ferais moins bien que lui", a-t-il vanté.

Pas président de la Commission européenne non plus
Toujours à Bruxelles ce vendredi, Nicolas Sarkozy n'a pas fait preuve d'autant de flatteries sur le poste occupé par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. "Quant à M. Barroso, vous comprenez que je ne peux pas me comparer quand même", a-t-il poursuivi. "Quand on a eu le privilège et l'honneur d'être un chef de l'Etat, qui a des responsabilités absolument passionnantes et difficiles (...) tout autre responsabilité ne me semble pas adaptée à la succession de ces fonctions", a-t-il tranché. L'intéressé appréciera.

"Faire de l'argent": pourquoi pas
Dans les mois qui ont précédé son annonce de candidature, Nicolas Sarkozy n'a cessé de répéter à son entourage qu'il s'imaginait mieux ailleurs. l'animal politique a ainsi plusieurs fois, au cours de déjeuners avec des personnalités de l'UMP et/ou des journalistes, évoqué un retour dans le secteur privé, d'où il provient (le président a été avocat). "Moi aussi, dans le futur, je voudrais gagner de l'argent" a-t-il dit en novembre 2011, lors d'un sommet du G20 à Cannes, et cité par Le Monde. "Je suis avocat, j'ai toujours eu un cabinet et je suis passionné de tas de choses."

Le silence radio
"En cas d'échec, j'arrête la politique. Oui, c'est une certitude", déclarait le président à son entourage fin janvier. "Vous n'entendrez plus parler de moi", promettait-il. Des propos repris un peu partout par la presse. "Je changerai de vie complètement", promettait-il. Chiche ?

Ou alors... la réélection
Même s'il a ouvertement envisagé sa défaite, le chef de l'Etat ne part pas battu pour autant.  "La seule façon que vous ayez pour continuer à m'entendre, c'est de me réélire", a lancé le chef de l'Etat vendredi au journaliste qui l'interrogeait, ajoutant qu'il "y a peut-être d'autres Français qui auront été déçus (par le scrutin présidentiel) qui pourront exercer leurs qualités". "J'ai encore de quoi m'occuper cinq ans de l'Europe, sans être à la place de M. Barroso ou de M. Van Rompuy", a renchéri Nicolas Sarkozy, citant les politiques commerciales et de la concurrence, l'harmonisation fiscale, l'industrie, la défense ou l'immigration dans l'Union européenne. Son destin est entre les mains des Français.

Et selon vous, que pourrait faire Nicolas Sarkozy s'il n'était pas réélu ?