Les 3 points essentiels du discours de Sarkozy à Villepinte

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  665  mots
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Industrie, social et Europe : les annonces sur l'Europe et les principales déclarations économiques de Nicolas Sarkozy lors de son discours dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

Europe : immigration et "European Act"

- Les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes "doivent être révisés" et si les discussions n'allaient pas dans la direction d'un "gouvernement politique" de Schengen, d'une convergence des droits d'asile et des étrangers "dans les douze mois qui viennent", la France "suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti".

- La France demandera que l'Europe se dote d'un "Buy European Act" sur le modèle du "Buy American Act" pour que "les entreprises qui produiront en Europe bénéficieront de l'argent public européen. "Le libre-échange, oui ! La concurrence déloyale non !", s'est-il écrié. "Si dans les douze mois qui viennent aucun progrès sérieux sur l'exigence de la réciprocité avec nos principaux partenaires n'était enregistré, alors la France appliquera unilatéralement cette règle jusqu'à ce que les négociations aboutissent, a-t-il prévenu.

- "La France exigera que désormais les PME européennes aient une part des marchés publics qui leur soit réservée", a-t-il ajouté, assurant que si sur ces deux points des progrès n'étaient pas réalisés dans les "douze mois", la France "appliquera unilatéralement sa propre charte des PME jusqu'à ce que les négociations aboutissent".

Industrie : nucléaire et sidérurgie

- nucléaire : "J'en fais le serment, nous défendrons l'industrie nucléaire française. Je défendrai avec la même force notre industrie nucléaire capitale, pour notre indépendance, pour notre compétitivité", a-t-il dit le jour du premier anniversaire de l'accident de la centrale atomique de Fukushima au Japon. Il a évoqué sa visite le 9 février sur le site de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire française que le candidat socialiste, François Hollande, souhaite fermer s'il est élu. Ce fut "une des visites les plus bouleversantes pour moi", "je ne veux pas oublier" les ouvriers qui "m'ont dit, président, ils nous ont vendus sur le tapis vert de la négociation électorale", a-t-il dit.

- sidérurgie : "Si un secteur comme la sidérurgie devait être menacé de disparaître pour des raisons conjoncturelles, alors je n'hésiterais pas à investir des moyens publics". "Parce qu'il n'y a pas d'économie puissante sans une sidérurgie puissante, je n'accepterai pas que l'on fasse disparaître la sidérurgie française comme on a laissé partir la chimie et Pechiney".

Social : sus aux corps intermédiaires

. "J'ai appris que les vrais blocages ne viennent pas du peuple français, ils viennent de certains syndicats, de certaines organisations, de certains corps intermédiaires (...) qui ont intérêt à l'immobilisme, au conservatisme par crainte d'un monde nouveau qui verrait diminuer leur influence". Il a confirmé vouloir solliciter "l'avis des Français par référendum chaque fois que quiconque essaiera de parler en leur nom au service d'intérêts qui ne seraient pas ceux de la nation toute entière". Puis, il a ajouté : "notre modèle social fait partie de notre identité, il nous protège parce qu'il nous unit. L'affaiblir, c'est affaiblir la France et l'affaiblir, c'est par lâcheté renoncer aux réformes qui seules aujourd'hui lui ont évité la faillite".

- Tout en stigmatisant les coprs intermédiaires, Nicolas Sarkozy a défendu l'idée des accords compétitivité-emploi qui "permettent aux chefs d'entreprise et aux salariés de discuter librement", jugeant que la loi "ne peut pas tout prévoir", dimanche lors d'un meeting à Villepinte. "Je souhaite que dans l'entreprise, les accords compétitivité-emploi permettent aux chefs d'entreprise et aux salariés de discuter librement", a-t-il souligné. "Dans le monde qui est le nôtre, la loi ne peut plus tout prévoir, tout organiser, tout régler et surtout tout empêcher dans l'entreprise", a ajouté le président-candidat, laissant entendre qu'un accord collectif pourrait prévaloir sur la loi, notamment quand il s'agit d'emploi.