A l'étranger, Nicolas Sarkozy vu comme un "nouveau Le Pen"

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  524  mots
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Auprès du "Wall Street Journal" comme au Parlement européen, Nicolas Sarkozy se voit comparé à la candidate d'extrême-droite.

"Nicolas Le Pen". Voilà comment le Wall Street Journal qualifie le président-candidat dans un éditorial. Le quotidien conservateur américain revient sur les propositions de Nicolas Sarkozy sur l'immigration, en expliquant que cette stratégie n'a d'autre but que de séduire les électeurs de Marine Le Pen.

"Illetrisme économique"

"Le discours sur l'immigration est surtout une façon de calmer l'anxiété française vis-à-vis de son Etat-Providence délabré" est-il expliqué. La proposition de François Hollande de taxer les plus hauts revenus à 75% agira sur "l'émigration", ironise le Wall Street Journal, qui taxe le candidat socialiste d'incitation à l'évasion fiscale. Mais c'est bien contre le candidat de droite que le journal se montre le plus sévère. Il tance en particulier la menace de Nicolas Sarkozy de sortir des accords de Schengen si l'mmigration n'est pas davantage contrôlée en Europe. Sa façon de défendre se point de vue, en le justifiant par la crise économique est considérée comme "une pensée laide, pas seulement en raison de la laideur des sentiments sur lesquels elle joue mais également un cas d'école d'illetrisme économique."

"Qui est le candidat d'extrême-droite en France"?

La France, hors de l'espace Schengen? L'ultimatum, lancé par Nicolas Sarkozy lors de son meeting de Villepinte le 11 mars, lui vaut également de vives critiques au Parlement européen.

"Qui est le candidat de l'extrême droite en France, Le Pen ou Sarkozy", a ainsi lancé Guy Verhofstadt au cours d'un débat sur les résultats du dernier sommet européen. L'ancien Premier ministre belge a rappelé que les propos du chef de l'Etat français étaient ceux d'un candidat à l'élection présidentielle. "C'est du jamais vu, un président en exercice qui utilise ce langage", a-t-il expliqué.

Remise en cause de Strasbourg

L'Autrichien Hannes Swoboda, chef du groupe Socialiste et Démocrates, a, de son côté, brandi son passeport et a ironisé sur la nécessité pour les élus européens de devoir à nouveau passer des contrôles douaniers pour se rendre à Strasbourg, siège du Parlement.

Cette menace d'une sortie de la France de Schengen a redonné de la voix à tous ceux qui souhaitent un déménagement définitif du Parlement à Bruxelles "700 députés sont obligés chaque mois de revenir en France, ce dont ils aimeraient se passer", a lancé le conservateur britannique Martin Callanan.

Cohn-Bendit tempère

Seul le chef de file des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a replacé les déclarations du président français dans leur contexte, à savoir la difficulté de la Grèce de contrôler une partie de sa frontière avec la Turquie, devenue pays de transit pour les candidats à l'immigration dans l'UE. "Il faut arrêter de provoquer la Turquie avec des résolutions idiotes afin d'obtenir un accord pour qu'ils sécurisent leur frontière", a-t-il déclaré. Pour justifier sa volonté de réformer Schengen, Nicolas Sarkozy avait évoqué lundi soir "la frontière entre la Grèce et la Turquie", qui "n'est pas défendue", "n'est pas contrôlée, n'est pas tenue".