Hollande rallie plusieurs sociaux-démocrates à son projet de renégociation du traité européen

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  481  mots
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François Hollande a affirmé qu'il ne sera "pas seul" en cas de victoire pour renégocier le traité européen de discipline budgétaire et fait part de son "rêve européen", samedi à Paris à la fin d'une rencontre avec des leaders sociaux-démocrates européens.

"C'est possible dans un premier temps (d'être seul)", a déclaré M. Hollande, en clôturant une rencontre de quatre fondations européennes de gauche sur le thème "Renaissance pour l'Europe". "Mais je ne suis pas seul, d'ailleurs vous êtes là", a-t-il lancé devant le président du SPD allemand, Sigmar Gabriel, et du Parti démocrate italien, Pier Luigi Bersani. "Je ne serai pas seul parce qu'il y aura le vote du peuple français qui me donnera mandat. Je ne serai pas seul parce qu'il y aura des alliés, qui ne seront pas tous progressistes, parce que beaucoup en Europe veulent changer", a-t-il assuré. "Je mettrai toute ma détermination, non pas à quitter la table des négociations, mais à y rester le temps nécessaire pour obtenir la croissance, l'emploi, le développement, le progrès", a promis le député de Corrèze, visant Nicolas Sarkozy.

François Hollande veut renégocier le traité "non pas simplement pour la France mais pour l'Europe toute entière". "Personne ne peut imaginer que si la croissance n'est pas là, les objectifs posés par ce pacte pourront être atteints", a-t-il critiqué. Nouvel emprunt émis par la Banque européenne d'investissement (BEI), taxation des transactions financières, extension du rôle de la Banque centrale européenne (BCE) -proposition sensible en Allemagne-, "directives cadre sur les services publics si les Européens veulent bien nous suivre" pour un "bouclier énergétique"...: François Hollande a déroulé l'essentiel de son programme européen.

Il a plaidé pour "une responsabilité encore plus grande de la commission européenne devant le Parlement européen", en présence du président de cette assemblée, l'Allemand Martin Schulz. "Ce rêve français que je porte dans cette élection (...) est indissociable du rêve européen. Je veux servir la France et je veux servir aussi l'Europe", a lancé le candidat PS.

Auparavant, à la tribune, Sigmar Gabriel avait apporté son soutien à l'une des pistes envisagées par François Hollande pour sortir l'Europe de la crise: la mise en oeuvre de "project bonds" destinés au financement de nouveaux projets d'infrastructures, d'innovation technologique et de conversion écologique. "L'idée de financer des investissements européens par des +project bonds+ (obligations de projet, ndlr) est une mesure intelligente et urgente", a dit le chef de l'opposition allemande. Pour lui, le traité de stabilité "doit être complété par une réelle initiative européenne en faveur de la croissance et de l'emploi".

Sigmar Gabriel a aussi dénoncé le "populisme" de Nicolas Sarkozy à propos de sa volonté de réformer le traité de Schengen. Dimanche dernier, le président français, candidat à sa réélection, a menacé de sortir la France de l'espace sans frontières Schengen si la possibilité de sanctionner voire d'exclure un pays défaillant n'est pas créée.