Le directeur de Sciences Po retrouvé mort à New York

Par latribune.fr  |   |  661  mots
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Richard Descoings, le directeur de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, est décédé. Son corps a été retrouvé dans une chambre d'hôtel de New-York mardi en fin de soirée.

Le directeur de Sciences Po est mort. Richard Descoings a disparu dans la nuit de mardi à New-York. Son corps à été retrouvé dans une chambre de l'hôtel Michelangelo à Manhattan vers 13 heures (soit 19 heures, heure de Paris). Il se trouvait dans la ville américaine pour y donner une conférence à l'université de Columbia.

Pour l'instant, les raisons de cette disparition ne sont pas encore connues. Nous n'avons pas trouvé de preuve d'acte criminel, a indiqué à l'AFP le chef adoint de la police de New York, Paul Browne. Ce dernier a ajouté qu'il attend les conclusions du médecin légiste pour se prononcer sur les causes de ce décès. Selon la chaîne de télévision américaine NBC, l'ordinateur portable et le téléphone de Richard Descoings ont été retrouvés en dehors de la chambre. Mais la police écarte le moment l'hypothèse d'un cambriolage.

Quand Descoings créait la polémique

Richard Descoings dirigeait l'Institut d'étude politique, rue Saint-Guillaume à Paris, depuis 1996. Lui même énarque, issu d'un parcours classique (Lycée Louis Le Grand à Paris, prépa Henri IV, Sciences Po), il avait été l'instigateur de mesures visant à aider l'intégration dans son écoles de jeunes issues des zones d'éducation prioritaire. Il avait ainsi mis en place des quotas leur accordant de places accessibles sur dossier au sein du prestigieux établissement.Au cours de ses quatre mandats, le nombre d'étudiants est passé de 4.500 à près de 10.000.

Mais ses méthodes ne plaisaient pas à tout le monde. En 2009, il avait ainsi du affronter des enseignants-chercheurs qui lui reprochaient sa gestion de l'établissement et craignaient une privatisation.

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Ce haut fonctionnaire avait également travaillé comme conseiller d'Etat, conseiller auprès de Jack Lang alors ministre de la Culture, puis lorsque ce dernier a été nommé ministre de l'Education. RIchard Descoings avait aussi travaillé aux côté de Michel Charasse, ministre du Budget de 1988 à 1992 En 2009, Nicolas Sarkozy l'avait nommé pour diriger une commission sur la réforme du lycée.

Hommages au réformateur

L'annonce de cette disparition a déjà suscité un certain nombre de réactions. A l'ouverture de Sciences Po, ce mercredi matin, les étudiants de l'établissement se sont rassemblés pour saluer la mémoire de leur directeur. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, les a rejoint vers 9 heures.

L'Elysée a transmis un communiqué dans lequel le président de la République rend hommage à la carrière exceptionnelle d'un grand serviteur de l'Etat, qui aura consacré toute sa vie à la cause qu'il s'était choisie et dont rien ne l'avait détourné : l'éducation. La présidence loue les transformations opérées dans cette Grande Ecole par son directeur. Il a fait de cette vénérable institution qu'il a très profondément réformée un établissement de réputation mondiale, est-il ainsi écrit. Pionnier de l'ouverture à l'international et de la recherche des nouveaux financements, travailleur infatigable et passionné, il n'a eu de cesse d'inventer en permanence, dans un monde plus volontiers soucieux de ne pas bousculer les habitudes ajoute le communiqué.

Le secrétaire générale de l'Onu, Ban Ki Moon, a lui aussi rendu hommage au directeur de Sciences Po. Avec le président de l'Université de Columbia, où Richard Descoings était invité, il a transmis un communiqué où ils soulignent que le directeur de l'IEPavait consacré beaucoup d'énergie à élargir l'accès à l'université.

D'autres responsables politiques en France ont également salué le travail de Richard Descoings. La ministre du Budget, Valérie Pécresse rend hommage sur twitter à celui qui a tant fait pour ouvrir l'enseignement supérieur français & le mettre aux standards de l'excellence mondiale. Le socialiste Manuel Valls choisit le même support pour son message où il salue un serviteur de l'Etat, animé par la volonté de rétablir la promesse républicaine.

(Mis à jour à 11:23)