Les réformes promises dans le rapport remis à Nicolas Sarkozy par Richard Descoings, patron de Sciences Po (IEP, Institut d'études politiques de Paris), ce mardi 2 juin, seront appliquées en totalité ou en partie dès 2010, affirme le président de la république. Il souhaite éviter "le statut quo qui ne saurait être la solution. Le lycée doit évoluer pour permettre à tous les élèves de réussir", selon un communiqué publié ce jour par la présidence de la république.

Car l'objectif de ce "X"ème rapport reste toujours la poursuite du même objectif : réduire la fracture scolaire afin d'améliorer le rendement du lycée français, dont les performances sont de plus en plus critiquées par les institutions internationales. Pour atteindre ce qui devient un véritable graal, le directeur de l'IEP de Paris propose plusieurs pistes :

- une meilleure orientation : elle doit être continue de la fin de la troisième jusqu'à l'après bac. Les jeunes doivent être informés "de manière équitable", de façon à ce que certains n'aient pas le sentiment d'être défavorisés. La seconde serait appelée à être une "vraie classe de détermination", avec, pendant les deux premiers trimestres, un enseignement identique et obligatoire des disciplines liées à une spécialisation dans les années qui suivent.
- la revalorisation de la voie technique par une campagne massive d'information et de valorisation de l'enseignement professionnel. Le rapport recommande une rénovation de l'enseignement dans les séries industrielles ainsi qu'une ouverture des grandes écoles aux bacheliers qui en sont issus.
- le rééquilibrage des séries au sein de la voie générale avec un renforcement de la série littéraire (L) jugée en perdition, au détriment de la scientifique (S) devenue la principale "section d'orientation d'une certaine élite scolaire".
- l'insistance sur les langues vivantes avec la rénovation des épreuves au bac permettant d'insister sur l'oral.
- la réduction du nombre d'élèves par classe dans les établissements où l'hétérogénéité sociale est forte. Il faut "assumer" dans les établissements avec 35 élèves par classe.

Richard Descoings insiste sur la concertation avec les personnels enseignants, dont les syndicats sont la clé de toute réforme. Il souligne notamment que la diminution des effectifs des classes doit se mener sans réduction des horaires d'enseignements. Le rapport Descoings, qui avait donné lieu à de nombreux débats dans les lycées de France - avec deux participations de Nicolas Sarkozy - avait été demandé à la suite de l'échec de la réforme engagée par le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos.