J-8 : le FN, Villepin, Bayrou et les Allemands au coeur de la campagne

Par Agathe Machecourt (avec agences)  |   |  802  mots
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Le Front national reste au cœur de la campagne, Dominique de Villepin juge celle du candidat-président "indigne", les instituts de sondages continuent de donner François Hollande vainqueur, François Hollande répond à François Bayrou... A un peu plus d'une semaine du second tour de la présidentielle, la campagne bat son plein.

Nicolas Sarkozy continue ses appels du pied aux électeurs du FN

Le président sortant a affirmé sur les ondes de RTL ne pas voir de "barrière infranchissable" entre électorats frontistes et centristes. "Est-ce que vous pensez que le droit de vote aux immigrés c'est quelque chose qui ne choque que les électeurs de Mme Le Pen?", a-t-il demandé.

François Hollande s'y met

"Dans une période de crise que nous connaissons, la limitation de l'immigration économique est nécessaire, indispensable", a clairement affirmé François Hollande, lui aussi sur RTL. Le candidat socialiste a rappelé que, s'il est élu, "chaque année le Parlement fixera le chiffre des besoins" de l'économie française. Il s'est toutefois prononcé contre des restrictions pour la venue d'étudiants étrangers car ils sont "une chance" pour le pays. Autre signe de fermeté, le candidat socialiste a affirmé haut et fort qu'il "maintiendrait, bien sûr, la loi sur la burqa" et "la ferait appliquer de la meilleure des façons"

Dominique de Villepin se prononce contre son ennemi juré

"Effrayé" par la campagne du président-candidat de l'UMP et ses "gages à l'extrémisme", l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, sans aller jusqu'à donner de consigne de vote, s'est prononcé clairement vendredi contre Nicolas Sarkozy. Après une campagne de premier tour "indigente", celle du second "devient indigne", aux yeux de celui qui s'était déclaré candidat avant de se rétracter, faute de n'avoir pu recueillir les 500 parrainages d'élus requis, avait-il expliqué.

François Hollande s'y voit déjà

Il a esquissé vendredi le profil de son éventuel Premier ministre, évoquant une personnalité "socialiste", connaissant bien le Parlement et ayant de bonnes relations avec lui. "J'ai dit que ce serait un Premier ministre socialiste. Ensuite, que j'aurais à le choisir parmi les personnalités qui sont déjà connues mais que ça dépendrait aussi de l'ampleur de la victoire, de son sens, de la nécessité de trouver après une majorité", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Bourges (Cher).

Nicolas Sarkozy, bon joueur, commence à se faire à l'idée

"Je pense que les records sont faits pour être battus. Et donc, par conséquent, on ne peut pas être triste que quelqu'un d'autre prenne votre place parce que de toute manière, c'est la règle", a confié le président-candidat au quotidien sportif L'Équipe.

Réponse du socialiste au centriste

François Hollande a répondu à la lettre de François Bayrou : le candidat socialiste affirme "(partager) des objectifs qui peuvent être communs" sur l'éduction et "(comprendre) la démarche" concernant la référence du centriste au programme du Conseil national de la Résistance. "Sur le sérieux budgétaire, j'ai rappelé mes propositions : une loi de programmation", a indiqué François Hollande pércisant qu'il ne voulait pas, contrairement à François Bayrou, introduire la "règle d'or" d'équilibre budgétaire dans la Constitution. Enfin, sur la moralisation de la vie politique, le candidat encore en lice rappelle quelques-unes de ses soixante propositions notamment le non cumul des mandats ou la révision du statut pénal du chef de l'État.

Les Français se donnent rendez-vous le 2 mai

Plus de sept Français sur dix ont l'intention de regarder le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, selon un sondage TNS-Sofres pour iTélé. Ces mêmes sondés pensent par ailleurs pour la plupart que Nicolas Sarkozy en sortira vainqueur à 30 % contre 28 % pour François Hollande.

Grâce au porte-à-porte, François Hollande aurait récolté 160.000 voix

La campagne façon Obama 2008, ça marche. Grâce au porte-à-porte, environ 160.000 personnes auraient été convaincues de voter Hollande au premier tour, a affirmé ce vendredi Pierre Moscovici s'appuyant sur le taux de participation dans les bureaux de vote concernés qui aurait été en moyenne de deux points supérieur. Un "porte-à-porte géant" sera relancé dés samedi.

Un dirigeant social-démocrate allemand prend le parti de François Hollande

A Angela Merkel qui n'a pas manqué de s'exprimer sur la proposition du candidat PS de compléter le traité budgétaire par un volet de croissance, un dirigeant social-démocrate a répliqué que cette sortie "(n'était) politiquement pas intelligente et déplacée". La chancelière allemande a toutefois affirmé qu'elle "travaillera bien et en confiance avec le président français quel qu'il soit", par la voix de son porte-parole, Steffen Seibert. Jeudi le candidat socialiste et favori de la présidentielle en France, François Hollande, avait asséné: "Ce n'est pas l'Allemagne qui va décider pour l'ensemble de l'Europe".

Pendant ce temps, les prévisions des instituts de sondages sont sans appel

François Hollande l'emporterait avec 54 à 55 % des voix.