J-3 : Bayrou choisit "personnellement" Hollande, les deux candidats dans la dernière ligne droite en meeting, Kadhafi en invité

Par Sylvain Rolland (@sylvrolland), avec AFP  |   |  751  mots
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La décision de François Bayrou en faveur de François Hollande, les meetings des deux candidats à Toulon et Toulouse, les commentaires sur le débat télévisé et le scandale Kadhafi ont marqué la campagne présidentielle. Il reste trois jours avant le verdict.

François Bayrou votera Hollande à titre personnel

François Bayrou a annoncé jeudi à Paris qu'il voterait François Hollande à titre personnel dimanche au second tour de l'élection présidentielle, et n'a donné aucune "consigne générale" à ses électeurs, libres de choisir "en conscience". "Je ne peux pas voter blanc, cela serait de l'indécision, et dans ces circonstances, l'indécision est impossible. Reste le vote pour François Hollande, c'est le choix que je fais", a déclaré le député et président du MoDem, éliminé au premier tour de la présidentielle (9,13%). "Il s'est prononcé de manière claire sur la moralisation de la vie publique dans notre pays, il aura fort à faire. J'ai dit ce que je pensais de son programme économique. Je ne partage pas ce programme", a ajouté François Bayrou, qui a déploré la "course-poursuite à l'extrême-droite" du président sortant.

Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a déclaré jeudi à Bordeaux qu'il regrettait "profondément" le choix du centriste François Bayrou de voter au second tour de la présidentielle pour le socialiste François Hollande, parlant de "dépit personnel" du président du MoDem. "Je suis triste. Je regrette profondément la décision de François Bayrou parce que je n'en comprends absolument pas les motivations. Je pense qu'elle est plus motivée par un dépit personnel que par des vraies raisons de fond", a affirmé M. Copé, à la fin d'un meeting à Bordeaux avec François Fillon et Alain Juppé.

Nicolas Sarkozy récuse tout financement illégal de campagne en 2007

Mauvaise journée pour le président-candidat. Au lendemain d'un débat dans lequel il n'a pas réussi à prendre l'ascendant et alors que François Bayrou a annoncé son soutien personnel à François Hollande, Nicolas Sarkozy a dû faire face à l'affirmation de l'ex-premier ministre libyen, Al-Baghdadi al-AMahmoudi, aujourd'hui emprisonné en Tunisie depuis la chute de Kadhafi, que le régime avait financé la campagne de 2007 du candidat Nicolas Sarkozy. L'interressé a qualifié jeudi soir d'"infamie" et de "fadaises" les accusations de l'ex-premier ministre libyen. Mediapart, le site qui a révélé l'affaire, demande quant à lui que l'ex-Premier ministre libyen puisse répondre à la justice française.

Hollande et Sarkozy reprennent la route des meetings

Toulon pour Nicolas Sarkozy, Toulouse pour François Hollande: à J-3 du tour décisif de la présidentielle, les deux adversaires tenaient meeting dans des terres amies, au lendemain de l'affrontement. Nicolas Sarkozy a dénoncé jeudi à Toulon le projet de François Hollande et affirmé que ce n'est pas le moment pour la France "de tenter des expériences folles", mais au contraire "d'être responsable".

François Hollande a fait jeudi, lors de son dernier meeting avant le deuxième tour, "la promesse de Toulouse", celle d'être "un président qui ressemblera au candidat qu(il est)", "un candidat normal, pour une présidence normale, au service de la République". "Dimanche à peu près à la même heure, nous saurons le visage, le nom du prochain président de la République" et "nous saurons alors si la France reprendra sa marche vers le progrès", a affirmé M. Hollande.

Les deux camps commentent le débat

Le rendez-vous crucial du débat de mercredi soir a rassemblé moins d'audience que celui de 2007 entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal: 17,79 millions contre 20,4, selon Médiamétrie, soit 2,6 millions de moins. Sur RTL, Nicolas Sarkozy a qualifié le duel d'"assez républicain", ajoutant que "jamais une élection n'a été aussi indécise". Sur France 2, son adversaire socialiste a commenté: "je pensais que ce serait âpre et cela l'a été", "mais c'est sur mes propositions que le débat a tourné". Le duel ne semble pas devoir inverser une tendance constante depuis le début de la campagne: course en tête pour le député de Corrèze, crédité de 52,5% des voix (47,5% à M. Sarkozy) dans un sondage OpinionWay publié jeudi.

François Hollande a été jugé plus convaincant (45%) que Nicolas Sarkozy (41%) lors de leur débat de l'entre deux tours, tandis que 14% des personnes interrogées répondent "ni l'un ni l'autre", selon un sondage de l'institut LH2 pour Yahoo! publié jeudi. Invités à s'exprimer sur des qualificatifs, les sondés jugent que François Hollande a été le plus sérieux et le plus sympathique des deux (48% dans les deux cas, contre 44% et 26% pour Nicolas Sarkozy)