La France n'a pas retrouvé le chemin de la croissance au premier trimestre

Par latribune.fr (source AFP)  |   |  625  mots
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La croissance de l'économie française a été nulle au premier trimestre, marquée par une consommation atone, un recul de l'investissement et une contribution négative du commerce extérieur, a annoncé ce mardi l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

La croissance n'a pas décollé au premier trimestre. La stagnation de l'économie française en début d'année s'inscrit dans la continuité de ses maigres performances de la fin de l'année dernière. L'Insee a révisé en baisse la hausse du Produit intérieur brut au quatrième trimestre 2011, à 0,1%, au lieu de 0,2% annoncé auparavant. L'institut a maintenu en revanche à 1,7% le chiffre de la croissance pour l'ensemble de 2011. La Banque de France avait déjà, elle aussi, évalué à zéro la croissance au premier trimestre et prévu une activité stable pour le deuxième.  La Commission européenne estime à 0,5% la croissance en France cette année, le même chiffre que celui sur lequel compte le président élu François Hollande. Elle prévoit en revanche une expansion de 1,3% seulement l'an prochain contre 1,7% prévu par le nouveau dirigeant.

Une consommation peu dynamique

Sur les trois premiers mois de cette année, les dépenses de consommation des ménages ont été "peu dynamiques", progressant de 0,2% par rapport au trimestre précédent après une hausse de 0,1% fin 2011, tandis que la formation brute de capital fixe totale (autrement dit, l'investissement) s'est repliée (-0,8% après +1,3%), note l'Insee. En conséquence, la demande intérieure n'a contribué que de 0,1 point de pourcentage à la croissance du PIB hors impact des variations de stocks, contre une contribution de 0,3% fin 2011.

Du côté du commerce extérieur, les importations ont recommencé de croître, progressant de 0,7% après une baisse de 1,4% au quatrième trimestre tandis que les exportations ont ralenti ne gagnant que 0,3% après une hausse de 1,1%. Le solde extérieur affiche ainsi une contribution négative à l'évolution du PIB (-0,1 point, après +0,7 point). "La production tourne au ralenti" et "la consommation des ménages est atone", fait remarquer l'Insee.

L'énergie dopée par la vague de froid de février

La production de biens et services est restée "quasi-stable" en janvier-mars par rapport aux trois mois précédents (+0,1 % après +0,2%). La production de biens manufacturés s'est repliée (-0,8% après +0,3%), particulièrement celle du raffinage, en raison de l'arrêt de certaines usines. A l'inverse, la production d'énergie s'est redressée "sensiblement", augmentant de 2,1%, après une baisse de 1,6 %, sous l'effet de la période de froid exceptionnel de février, explique l'Insee. Du côté des services, la production a progressé faiblement, gagnant 0,2%, tout comme au dernier trimestre de 2011.

La vague de froid survenue en février a entraîné un bond de 7,6% des dépenses d'énergie et de services publics. Mais les dépenses en produits manufacturés se sont repliées de 0,5%, avec une chute marquée de 6,5% des achats d'automobiles, qui avaient nettement augmenté en fin d'année (+5,0%). Les dépenses en services ont été stables (+0,1 % après 0,0%).
Le PIB est corrigé de l'inflation, du nombre de jours ouvrables et des variations saisonnières.

L'Allemagne double la France

L'économie allemande a fait un pied de nez à la récession qui touche plusieurs de ses partenaires européens, rebondissant de 0,5% au premier trimestre, bien plus que prévu, selon des chiffres préliminaires publiés ce mardi. Les économistes s'attendaient à ce que la première économie européenne redresse timidement la tête, avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 0,1% après le recul de 0,2% enregistré fin 2011. Au lieu de cela, "les chiffres ont pulvérisé les attentes", note Christian Schulz, économiste de Berenberg Bank.  L'Office fédéral des statistiques allemand, Destatis, ne publiera le détail des chiffres que le 24 mai, mais a d'ores et déjà indiqué que l'export et la consommation des ménages avaient tiré la croissance.