Salaires des patrons du public : le changement... c'est bientôt

Par latribune.fr  |   |  470  mots
Henri Proglio, PDG d'EDF, pourrait consentir à une baisse de 66% de sa rémunération fixe - Copyright Reuters
Jean-Marc Ayrault a assuré vendredi matin sur France Inter que la limitation des salaires des patrons des entreprises publiques dans une échelle de 1 à 20, promise par François Hollande, interviendrait "vite". Cette mesure est "en cours de préparation", a ajouté le Premier ministre sans préciser si elle s'appliquerait bien sur les futures nominations, comme l'avait laissé entendre Michel Sapin, et non sur les contrats actuellement en cours.

La proposition de François Hollande de limiter les rémunérations des patrons des entreprises publiques est sur les rails. Jean-Marc Ayrault l'a confirmé vendredi matin sur France Inter. Concédant que la mesure consistant à baisser le salaire des membres du gouvernement de 30% était plutôt symbolique, il l'a placée sous le signe de "l'exemplarité".  "Les Français font beaucoup d'effort et ceux qui sont au pouvoir, s'ils doivent demander des efforts à tous, ils doivent le demander dans la justice donc d'abord en donnant l'exemple", a t-il affirmé avant d'élargir la problématique au patronat: "cela vaut pour les grands patrons, je le dis tout de suite". Dans son programme, le nouveau président envisageait  d'établir une échelle de 1 à 20 pour les rémunérations dans les entreprises où l'Etat est majoritaire (EDF, Areva, la SNCF ou La Poste par exemple). En clair, si le salaire le plus faible y est équivalent au Smic brut mensuel pour 35 heures, soit un peu moins de 1.400 euros par mois, le nouveau plafond de rémunération sera fixé à près de 28.000 euros par mois, soit environ 336.000 euros par an (hors primes).

"C'est envisagé pour que ça se fasse vite"

Interrogé sur la capacité du gouvernement  à mettre en oeuvre ce que Jean-Marc Ayrault a rappelé être un engagement du président, le Premier ministre a indiqué que "c'est envisagé pour que ça se fasse vite et c'est décidé ça se fera", précisant que cette mesure est "en cours de préparation". Avant de devenir ministre du travail dans le nouveau gouvernement, Michel Sapin avait laissé entendre le 10 mai que les contrats en cours ne seraient pas modifiés. "C'est rare, comme ça, en cours de contrat, de baisser les salaires des uns et des autres, on est humain", avait-il dit. La mesure ne concernerait donc que les futures nominations, même si Jean-Marc Ayrault n'a ni confirmé ni infirmé cette information ce matin.

Des baisses potentielles allant jusqu'à 66% de leurs rémunérations

En janvier, "Challenges" avait estimé que le patron potentiellement le plus touché par une limitation des salaires en cas de victoire du candidat socialiste serait le PDG d'EDF. Avec une rémunération fixe de 1 million d'euros en 2010 et en supposant que le salarié du groupe le moins bien payé est au Smic, le magazine avait évalué le rabais à appliquer sur la fiche de paie d'Henri Proglio à -66% soit une baisse de 665.000 euros. Le site citait également les cas des dirigeants d'Areva et de La Poste qui devaient s'attendre à des diminutions respectives de leurs émoluments de 61% et de 60%. Les patrons de la RATP, de la SNCF et de la Banque de France notamment ne seraient pas concernés par la mesure, tout comme ceux de France Télévisions et de la Française des jeux.