Croissance, eurobonds, Grèce, calendrier... ce qu'a évoqué François Hollande mardi

Par latribune.fr  |   |  999  mots
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Premier grand oral télévisé en tant que Président de la République pour François Hollande. Si vous avez raté son intervention mardi soir, voici ses principales déclarations.

L'Europe et la Croissance

François Hollande a réaffirmé son voeu de faire revenir la croissance en Europe, son cheval de bataille pendant la campagne présidentielle. "Nous devons aller beaucoup plus loin, faire en sorte que ce soit des mesures immédiates et pas simplement renvoyées à plus tard", a-t-il réclamé. "L'Europe a une capacité d'investissement très grande, elle doit la mettre en oeuvre", a-t-il en outre plaidé. A cet égard, le chef d'Etat évoque depuis plusieurs semaine les "projects bonds", un projet d'obligations européennes servant à financer les grands travaux.

"Merkhollande"

Ce type d'investissement a les faveurs d'Angela Merkel, la chancelière allemande que François Hollande à rencontré officiellement pour la première fois en tant que président français le soir même de son investiture. Elle "admet le principe de la croissance comme (lui-même) admet le principe du sérieux budgétaire", a affirmé le chef de l'Etat lors de son interview télévisée mardi soir. "Vous voyez que ça peut ouvrir un certain nombre de compromis" a-t-il estimé.

S'il espère trouver "bon équilibre dans la relation entre la France et l'Allemagne", François Hollande à répété son voeu de se montrer " respectueux de nos partenaires et aussi des institutions européennes". Il refuse un couple franco-allemand qui serait "l'unique moteur" de l'Europe et qui représenterait une mauvaise démarche à ses yeux. Malgré la "nécessité d'une amitié entre la France et l'Allemagne, nous avons besoin des autres", a-t-il expliqué .

Eurobonds

Sur la question des "eurobonds" auxquels à la différence des "projects bonds", l'Allemagne est hostile, François Hollande laisse entendre qu'un accord à long terme pourrait être trouvé avec la chancelière en relevant qu'elle envisageait d'en discuter, mais "pas tout de suite". Le président français a demandé la semaine dernière, lors du sommet informel de la zone euro, que la "perspective" de ces euro-obligations, une forme de mutualisation des dettes, soient inscrites à l'ordre du jour du prochain sommet en juin. Mais Angela Merkel rejette toujours cette solution n'y voyant pas "une contribution à la croissance". 

Grèce

A propos de la Grèce, où de nouvelles élections législatives 17 juin, très attendues, sont considérées comme une sorte de référendum sur le maintien de l'euro, Franfçois Hollande a émis le souhait que "les Grecs fassent le choix de l'Europe". "Ce que vous allez décider le 17 juin va avoir des conséquences, pour vous et pour nous", a-t-il lancé. "Nous vous respectons. Je vous respecte. C'est un changement par rapport à la période antérieure", a poursuivi François Hollande.

François Hollande a par ailleurs critiqué à demi-mots les propos de l'ex-ministre française Christine Lagarde, qui a déclaré dans une interview que "les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement" et ce, en "payant tous leurs impôts", et en se disant moins préoccupée par leur sort que par celui des enfants d'Afrique. "Je crois que les Grecs ont beaucoup donné dans cette dernière période, en termes de pouvoir d'achat, de renoncement des droits", a souligné le Chef de l'Etat en réponse à une question sur le sujet. "C'est vrai qu'il y a des Grecs très riches qui échappent à l'impôt, et ça ne doit pas être accepté. Mais je ne crois pas que cela soit le bon moyen de dire à des Grecs: vous savez, vous devez regardez votre situation par rapport à des Africains qui vivent plus durement que vous", a-t-il dit, concluant: "Cela s'appelle le respect. Je suis pour le respect".

Calendrier des réformes en France

En pleine crise européenne, François Hollande a affirmé vouloir tenir "toutes" ses promesses de campagnes. "Ce que j'ai promis, je le tiendrai dans le calendrier tel qu'il est prévu", s'est-il engagé, et ce, même s'il doit atteindre également son objectif de réduction du déficit public à 3% du produit intérieur brut en 2013 et à zéro en 2017. "Quand nous n'avons pas d'argent, nous ne pouvons pas le dépenser", a-t-il reconnu, tout en réaffirmant sa volonté de tenir certains engagements apparament coûteux, "par exemple (sur) la question des retraites, notamment pour ceux qui ont commencé à travailler tôt". Le gouvernement avait chiffré à 5 milliards d'euros cette mesure.

françois Hollande dit par ailleurs avoir "anticipé (...) une croissance légèrement plus faible" que prévue initialiement. La Commission européenne table sur 0,5% la croissance en France cette année. "Nous trouverons des économies ailleurs mais je veux dire aux Français que nous n'allons pas baisser les bras", a voulu rassurer François Hollande. qui ajoute: "il va falloir faire un effort, c'est certain, mais cet effort sera justement réparti" avec des "décisions fiscales qui s'adresseront à ceux qui ont le plus" et seront annoncées en juillet et août.

Smic: un coup de pouce de rattrapage

Concernant la revalorisation du salaire minimum, le président de la République a promis un "coup de pouce (qui) devra rattraper ce qui n'a pas été accordé cette dernière année. Il devra aussi veiller à ce que cela ne déstabilise pas les entreprises". Il ne fait ainsi que réaffirmer la position qu'il a tenu pendant la campagne et que son ministre du Travail, Michel Sapin a entrepris de défendre.

Syrie

Par ailleurs, face à la situation en Syrie, François Hollande n'a pas exclu une intervention militaire étrangère, mais exclusivement sous mandat de l'ONU. Plus tôt dans la journée, il a renvoyé l'ambassadrice de Syrie en France.

Législatives

Enfin, pour les scurtins législatifs des 10 et 17 juin, François Hollande a sollicité des Français une majorité "claire, solide, cohérente". "J'ai présenté des engagements au cours de la campagne présidentielle, je veux les tenir, mais je ne les tiendrai que si j'ai une majorité à l'Assemblée nationale qui me permette de voter les lois qui correspondent", a-t-il argué.